Après les incidents ayant suivi la défaite de son équipe nationale de football à Khartoum face à l'Algérie, le président égyptien Hosni Moubarak a haussé le ton hier vis-à-vis de ceux «qui portent atteinte à ses ressortissants». «L'Egypte fera preuve de fermeté envers ceux qui portent atteinte à ses ressortissants», a averti Moubarak avant de s'adresser aux députés du Parlement. «Le bien-être de nos citoyens à l'étranger relève de la responsabilité de notre pays, nous nous assurons que leurs droits soient respectés et rejetons les violences qui sont commises à leur égard», a-t-il indiqué. «L'Egypte ne fera pas preuve de laxisme et ne sera pas tolérante envers ceux qui portent atteinte à la dignité de ses citoyens», a-t-il ajouté. Les propos du président Moubarak visent les Algériens et les Soudanais et interviennent au lendemain d'une attaque contre l'ambassade d'Algérie au Caire qui a fait 35 blessés et occasionné des dégâts matériels. L'origine des incidents et des scènes de violences remonte à l'attaque à coup de pierres du bus transportant l'équipe algérienne de football à son arrivée au Caire le 12 novembre. En réaction à l'agression des Verts, des supporters algériens en colère ont attaqué les locaux de l'opérateur de la téléphonie mobile Djezzy et le siège de la compagnie Egyptair, sans pour autant occasionner de dégâts humains. Après la défaite de l'équipe égyptienne à Khartoum mercredi dernier, les médias égyptiens ont mené une campagne sans précédent contre les Algériens traités de «mercenaires» et de «terroristes» par de hauts responsables politiques. Excellant dans la manipulation, les médias égyptiens sont allés jusqu'à donner de fausses informations sur les accrochages survenus après le match au Soudan. D'ailleurs, les autorités soudanaises ont convoqué à Khartoum l'ambassadeur d'Egypte pour exprimer leur mécontentement à la suite de la diffusion de «fausses informations». Dans le même temps, l'Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie pour «consultations», après avoir convoqué l'ambassadeur d'Algérie pour donner des explications sur le saccage des locaux de sociétés à capitaux égyptiens en Algérie. Le ministère des Affaires étrangères algérien a également convoqué l'ambassadeur d'Egypte pour lui faire par de «son incompréhension et sa grande préoccupation» devant «l'escalade» de la campagne médiatique en Egypte.