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MOUTON DE L�A�D � BOUIRA
�Papa, je veux ce b�lier cornu !�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 11 - 2009

Samedi, jour du march� hebdomadaire au niveau de la ville de Bouira. Situ� � la sortie ouest sur la route de la commune de A�n-Turk, ce march� � bestiaux est consid�r� comme �tant l�un des plus importants au niveau du pays.
Un march� r�gional par excellence. C�est l� que les prix des bovins sont n�goci�s et pris comme r�f�rence par la majorit� des maquignons des wilayas du Centre et m�me des autres r�gions du pays.
Des moutons vendus � 45 000 DA
Concernant l�ovin, les maquignons du Sud comme ceux de Djelfa, Laghouat et autre Tiaret, viennent avec des dizaines de t�tes pour vendre en gros ou en d�tail. A l�approche de chaque f�te de l�A�d, ce march� est pris d�assaut par des centaines pour ne pas dire des milliers de citoyens qui viennent de toutes parts, soit pour acheter le mouton de l'A�d, soit pour faire leurs affaires en achetant en gros pour les revendre au niveau des march�s locaux de Lakhdaria, M�chedallah et Sour- El-Ghozlane et ceux des autres wilayas comme Tizi-Ouzou, B�ja�a, Boumerd�s ou Alger. Adel est un enfant de 8 ans qui accompagne son p�re pour acheter le mouton de l�A�d. Habitant � Ath-La�ziz, Adel ne voulait en aucun cas rater cette occasion, celle de choisir son mouton. Il le voulait cornu et plus grand que tous, grand comme �a. Histoire de bomber le torse devant ses amis au village. Papa est un cadre au niveau de l�administration de la wilaya de Bouira. Son salaire d�passe les 30 000 DA mais la chert� de la vie, ajout�e aux besoins de sa famille qui est pourtant compos�e du seul Adel et de sa s�ur Karine font que ce salaire n�arrive plus � suffire pour le mois. De fait, le papa a d� serrer vraiment la ceinture et recourir � un pr�t aupr�s d�un ami en attendant la modique prime de l�A�d ainsi que le salaire qui sera vers� en avance, pour le rembourser. Cela �tant, pour rien au monde il ne pouvait passer l�A�d sans faire le sacrifice du mouton comme tous les voisins et, surtout, contenter son cher fils Adel qui jubilait chaque ann�e en voyant son mouton. Au niveau du march�, la fi�vre des prix battait son plein. La loi de l�offre et la demande fait bien son effet, mais il y a �galement l�approche de l�A�d et le fait que c�est le dernier march� avant cette f�te. Il y a �galement un fait nouveau qui nous a surpris. Les prix ne sont plus mis aux ench�res mais fix�s d�avance chez certains. Comme le fait ce maquignon venu de Sidi-A�ssa. Devant une dizaine de moutons cornus, il nous dira que le prix est de 35 000 DA la t�te. Voyant notre �tonnement, il nous dira que le prix est fix� � 35 000 DA et que parmi ses neuf moutons, deux sont d�j� vendus. En nous montrant une petite touffe de poussi�re mise sur le dos des deux moutons pour signifier qu�ils sont d�j� vendus. Un autre �leveur de Dirah nous dira � propos de ses quinze moutons que leur prix en gros est � 31 000 DA. Pour le d�tail, chaque mouton est a son prix mais pour quelques-uns, ils sont d�j� � 36 000 DA mais leurs prix de vente ne sont pas atteints. En croisant un grand b�lier sans cornes, nous interrogeons son propri�taire sur son prix. �Il est vendu�, nous dira-t-il. �Et � quel prix ?� r�torquons-nous. �A 45 000�, nous dit-il. En sillonnant depuis plus d�une heure le march�, Adel et son papa tomb�rent sur un mouton cornu comme ils n�en ont jamais vu. Le petit Adel s�immobilisa pour ne plus bouger de cette place. Le papa, qui n�gociait avec le propri�taire, comprit que le prix est hors d�atteinte. Un mouton tout ce qu�il y avait de ch�tif, qui est propos� � 35 000 DA ! Il poursuivit son chemin pour d�nicher la meilleure affaire mais, un peu plus loin, il s�aper�ut que son fils n��tait plus l�. Le brouhaha des gens et les bousculades qui sont l�gion en pareils endroits ont vite fait de paniquer le papa qui ne voyait plus son fils. Adel, qui �tait fig� devant le fameux mouton cornu, ne s�est plus aper�u de l�absence de son papa. Finalement, c'est en faisant des coudes et des mains que le papa est revenu sur ses pas pour retrouver sur les lieux son fils les yeux riv�s sur son mouton.
- Viens mon fils, viens, je vais trouver un beau b�lier � moins de 35 000 DA. Celui-l� est trop cher et puis, tu vois bien qu�il est ch�tif.
- Non papa, moi je veux ce cornu. Je le veux et je ne veux aucun autre que celui-l�.
- Mais mon fils, il est trop cher et tu sais bien que nous sommes peu nombreux et donc, il nous faut un petit mouton.
- Non, moi je veux celui-l�. Je veux que mes amis voient ses cornes. Je les garderai m�me apr�s l�A�d et je les montrerai � chaque fois pour leur boucler le bec. Tu sais papa, l�ann�e derni�re, nous avons achet� un mouton �corn� et tous mes amis me rallaient tant tous leurs b�liers �taient des cornus.
- Mais enfin, qu�est-ce que c�est que cette histoire de cornes ? Tu ne m�as jamais parl� de cela avant aujourd�hui. Pourquoi ne m�en as-tu pas parl� avant ? J�aurais d� prendre mes pr�cautions pour pr�ter plus d�argent pour cela. Maintenant, je n�ai que 30 000 DA et je ne peux vraiment pas acheter ce mouton que tu veux.
- Eh bien, d�brouilles-toi ; moi, je veux celui-l�, sinon rien. Le petit Adel pleurait � chaudes larmes et fut pris de hochet.
Le p�re embarrass� tenait sa t�te et s�exclama :
- Mon Dieu mais comment faire ? �
Nous continuons notre chemin en ne voulant pas g�ner le p�re qui �tait mis dans un embarras total par son fils.
Les prix ne sont pas aussi �lev�s, selon les �leveurs
Nous sillonnons le march� de long en large. Des b�liers de deux ans sont c�d�s � 42 000 DA, voire 45 000 DA. Ceux poss�dant des cornes sont les plus chers puisqu�il suffit d�avoir des cornes retourn�s pour se retrouver autour des 35 000 DA sans tenir compte d�aucun autre crit�re. Les plus petits moutons sont c�d�s � 25 000 DA et il n�est pas s�r qu�ils soient valables pour le sacrifice puisque, selon le rite, il faudrait que le mouton soit apte � procr�er. Ceux-l� se n�gocient � partir de 25 000 DA. En attendant, les gens font des tours et des tours, histoire de ruminer sur le montant � d�bourser pour acheter son mouton. Trop cher le mouton ? Pas aussi cher que �a, nous dira cet �leveur. �Avec la chert� de la vie, l�aliment ainsi que le fourrage et l�orge, c�est le m�me b�n�fice que nous faisions il y a de cela 5 ans que nous faisons aujourd�hui. Or, les prix des l�gumes et fruits que nous achetons quotidiennement pour nos familles ont quintupl� pendant ce temps. Comment veux-tu que je joigne les deux bouts avec �a ? Tu parles de chert� du mouton. Non mon fils ; le mouton n�est pas cher. Fais tes calculs et tu trouveras qu�avec la hausse de tous les produits, un mouton qui se vendait � 25 000 DA il y a de cela 5 ans, devra se vendre aujourd�hui � plus de 70 00 DA et c�est un bon prix. La chert� de la vie nous a touch�s de plein fouet et les b�n�fices que nous faisons jadis et qui nous permettaient de subvenir aux besoins de nos familles ne suffisent plus aujourd�hui. Sais-tu pourquoi mon fils ? Parce que ces prix qui sont propos�s aujourd�hui sont trop bas. Voil� la r�alit�.
Un mouton � tout prix
Nous sommes rest�s abasourdis par ces r�alit�s que beaucoup d�autres �leveurs qui se sont rassembl�s devant nous consentaient et approuvaient. Tous en effet nous disent que les prix actuels ne sont pas chers puisque les b�n�fices qu�ils font ne les nourrissent plus de la m�me mani�re qu�auparavant. En sortant du march�, apr�s un peu plus de deux heures, nous replongions dans l�histoire d�Adel et son p�re. Nous ne savions plus si le petit Adel avait eu son b�lier cornu ou non. Finalement, apr�s un d�tour, nous avons aper�u le petit Adel tirer par une corde son �b�lier cornu�. Son p�re a d� emprunter aupr�s d�une connaissance les 5000 DA manquants. Adel �tait aux anges. Il �tait tout sourire. C�est cela le charme de l�A�d et c�est cela l�innocence de l�enfance.


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