Bilan n En 2009, plus de 74 tonnes de cannabis ont été saisies, soit une augmentation de 95% par rapport à 2008. Selon les estimations et les paramètres de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, 24% de la drogue qui transite par l'Algérie reste pour la consommation locale. Ainsi sur les 74 tonnes de cannabis saisies en 2009, 52 tonnes étaient destinées à l'exportation à travers les pays du Sahel. L'Algérie n'est pas à l'abri d'une catastrophe à moyen et long terme, si des mesures d'urgence ne sont pas prises à temps. Les narcotrafiquants ne reculent devant rien et utilisent tous les moyens y compris les armes pour faire transiter et commercialiser leurs drogues qui leur rapportent des fortunes. En l'espace de deux ans, les saisies de drogue opérées par les services de sécurité ont connu une hausse vertigineuse. Alors que la quantité de drogue saisie en 2007 était de 12 tonnes seulement, celle enregistrée en 2009 a atteint la barre des 70 tonnes. Pour le seul mois de janvier 2010, les éléments de la Gendarmerie nationale ont saisi 732 kg de kif traité. La hausse des saisies de plus de 700%, en l'espace de deux ans, renseigne sur la présence en force des narcotrafiquants sur le sol national et sur le fait que la plus grosse quantité de drogue produite au Maroc passe par l'Algérie. Ce qui n'écarte pas la possibilité de voir, avec le temps, le marché algérien devenir plus dépendant. Mais en parallèle, et ce qu'il ne faut pas omettre c'est que la forte augmentation des quantités saisies renseigne également sur la réussite du nouveau dispositif sécuritaire installé depuis 2005. Les stratégies nationale et internationale de lutte contre les différentes formes de production et de commercialisation des drogues ont été abordées dernièrement lors de la deuxième journée du séminaire national sur «Le crime de la drogue», tenu à l'université de Laghouat. L'Algérie, considérée comme un pays de transit des drogues, a adopté une batterie de mesures dissuasives de lutte contre la commercialisation, la consommation et la détention de drogues, en attribuant de larges prérogatives aux services de la police judiciaire afin d'agir, avec efficacité, dans la saisie et la perquisition des lieux suspects. Outre la mise en place d'un Comité national de lutte antidrogue et d'un Office national de lutte contre la contrebande dans le cadre de la stratégie de lutte contre ce fléau, des cellules spécialisées dans la lutte antidrogue, ont été créées au niveau des sûretés de wilayas. L'Etat a déployé de gros moyens humains et matériels pour lutter contre ce trafic, toutefois les différents services de sécurité rencontrent d'énormes difficultés pour contrecarrer les actions des narcotrafiquants qui utilisent, eux aussi, des moyens de plus en plus sophistiqués pour échapper au contrôle de services de sécurité. Parallèlement à la lutte des différents services de sécurité, il faut axer la lutte sur la prévention et la sensibilisation des citoyens, notamment la frange des jeunes la plus exposée à ce fléau.