Les revendications des praticiens de sant� publique et celles des enseignants sont l�gitimes. C�est ce qu�a d�clar�, jeudi dernier � Alger, le pr�sident de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. Tout en d�non�ant les proc�dures employ�es envers les gr�vistes, l�avocat a appel� les deux parties, toujours en conflit, � revenir aux n�gociations pour d�bloquer la situation. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) -Le pr�sident de la CNCPPDH, ma�tre Farouk Ksentini, n�appr�cie gu�re les menaces brandies par le ministre de l�Education nationale envers les enseignants afin d�arr�ter leur mouvement de protestation, ainsi que celles du ministre de la Sant� � l��gard des praticiens de sant� publique, toujours en gr�ve. Des proc�dures qualifi�es d��abusives � par le pr�sident de la CNCPPDH. Intervenant, jeudi dernier, lors d�une conf�rence-d�bat sur les droits de l�homme tenue au forum d� El Moudjahid, Farouk Ksentini s�est interrog� : �Pourquoi les pouvoirs publics ont-ils laiss� la situation atteindre le pourrissement pour ensuite recourir � la justice pour qu�elle d�clare la gr�ve ill�gale ?� Le droit � la gr�ve est consacr� par la Constitution, rappellera ma�tre Ksentini qui a soulign� que les textes de loi sont exploit�s de mani�re abusive pour �tre utilis�s de mani�re �encore plus abusive�. Tout en soulignant le bien-fond� des revendications socioprofessionnelles des enseignants et celles des praticiens, le pr�sident de la CNCPPDH estime que les pouvoirs publics doivent s�inqui�ter des probl�mes sociaux des travailleurs, notamment leur pouvoir d�achat. Il appellera, ainsi, les pouvoirs publics � privil�gier le dialogue et les n�gociations � la place des menaces � travers le recours � la justice. L�intervenant estime que la gr�ve des enseignants ��tait p�nible mais pas inutile� du moment qu�ils ont eu satisfaction quant � leurs dol�ances. Il appelle, cependant, les praticiens de sant� publique et leur tutelle, toujours en conflit, � se r�unir pour trouver une solution �urgente� � cette crise, notamment pour le bien du malade. �Il faudrait forcer les deux parties � se concerter pour trouver une solution�, a-t-il d�clar�. Un avis que partage son coll�gue, ma�tre Ch�rif Chorfi. L�avocat, qui dit ne pas comprendre �pourquoi on a attendu aussi longtemps pour recourir � la justice �, a pr�cis� que �l�on ne peut d�clarer une gr�ve ill�gale au bout de trois mois�. Par ailleurs, pour ma�tre Ksentini, les droits de l'homme sont �une culture qui n'est pas facile � r�pandre, et l'Alg�rie, qui a �t� colonis�e puis a connu une p�riode de terrorisme, a connu un d�ficit �norme en mati�re de droits de l'homme�. Ne se d�clarant pas pessimiste, il a affirm� que �tous les ingr�dients� sont r�unis pour que l'Alg�rie devienne un Etat de droit. �Ce n�est pas parce que l�Alg�rie a rat� le train de l�industrie qu�elle ne peut pas rattraper celui des droits de l�homme�, a-t-il soulign�. Evoquant le dernier rapport am�ricain sur les droits de l'homme qui reproche � l'Alg�rie de ne pas respecter les d�lais de garde � vue et d'avoir des lieux secrets de d�tention, M. Ksentini estime que le rapport �n�est pas cr�dible�, puisqu�il est fond� sur des g�n�ralit�s et ne donne pas de noms ni de faits susceptibles de faire l'objet d'enqu�tes et de v�rification. De son c�t�, ma�tre Chorfi demande que la d�fense puisse assister la personne au moment de sa garde � vue.