Comme au temps b�ni du parti unique, le congr�s du FLN s�est ouvert sous un �ciel radieux o� pas un nuage (politique) ne viendra le perturber� ! Un v�ritable enchantement, vous dira-t-on avec aplomb lors de la conf�rence de cl�ture. Car en ce 19 mars, validant annuellement le bonheur de cette nation marchant derri�re la banni�re de ce sigle, des assises de cette importance ne sauraient se conclure que par le pl�biscite du ma�tre d��uvre et l�all�geance renouvel�e � celui � qui l�on doit tout. Parions que, mis � part sa formulation caricaturale, cette m�taphore est proche du ton qu�empruntera le pr�tre de la grand�messe, lequel ne manquera pas de solennit� dans son discours ni de flagornerie dans ses r�f�rences. C�est dire que le FLN incarne non seulement, une sorte de p�trification lexicale mais de surcro�t il en a contamin� l�ensemble des appareils qui lui sont associ�s. R�cemment encore, n�a-t-on pas vu et entendu un Ouyahia dissertant, au nom du RND, sur la bonne sant� du r�gime et n�imputant qu�� la malveillance de la critique l�amplification des rumeurs ? Alter ego de Belkhadem et Soltani, l�on comprend qu�il ne peut s��carter de cette rh�torique standard qu�ils ont en partage. Celle qui cimente l�alliance ratifi�e officiellement en 2004. Or, celle-ci n�est-elle pas dans les actes et leurs cons�quences qu�un agr�gat d�appareils aux identit�s doctrinales floues ? Et le peu qui les distingue les uns et des autres rel�verait plut�t de l�ambition. Cette conqu�te de la pr�s�ance dans le concubinage avec le pouvoir. Car, enfin, trois compromissions ne font pas forc�ment une solide coalition. Certes, en politique, l�on ne pactise habituellement que dans le but d�acc�der � des positions dominantes ou bien de les conserver mais encore faut-il ne pas ali�ner ses propres �fondamentaux �. C�est uniquement � cela que servent les accords et que le pragmatisme du compromis devient une vertu politique. A l�inverse, la transgression du �quant-�-soi� doctrinal engendre la compromission, et chaque tractation pr�pare alors aux reniements. La v�ritable marque d�un grand courant politique ne se reconna�t-elle pas aussi bien � sa capacit� � fructifier son capital d�audience qu�� sa prudence face aux strat�gies de fusion ponctuelle et leurs corollaires, les marchandages ? Or quand et sur quoi le FLN, issu du 8e congr�s (bis) de 2005, s�est-il d�marqu� de ses partenaires si ce n�est par la pesante obs�quiosit� � vouloir s�offrir en dot au chef de l�Etat ? Hormis son inlassable harc�lement de courtisan, l�a-t-on vu depuis cinq ann�es remettre en cause le moindre choix dans la gestion de l�Etat, voire en conditionner sa pr�sence dans le gouvernement ? R�fractaire � la salubrit� des r�visions d�chirantes, le FLN de Belkhadem a fini par n��tre qu�une interface du RND conduit par Ouyahia. Globalement, l�alliance actuelle est moins politique dans ses convergences que mode d�emploi pour contr�ler quelques parcelles de pouvoir. Leurs apparentes dissemblances (h�ritage des actes de naissance) sont devenues solubles dans les bonnes eaux du pouvoir et ont fini par les rendre interchangeables. Ouyahia, mieux que ses partenaires, appr�cie parfaitement ce nivellement d�influence qui s�op�re au d�triment du FLN essentiellement et r�duit le discours de celui-ci � l�incantation historique dont il serait l�unique d�positaire. Une vaniteuse posture � laquelle nul, hormis ses militants, ne lui accorde la l�gitimit�. Acteur visible dans un th��tre d�ombres, le FLN n�est, en fait, qu�un hochet dont toute la gestuelle publique est r�gl�e comme du papier � musique par des censeurs ext�rieurs. Pr�sent� initialement comme la colonne vert�brale de l�Alliance pr�sidentielle, il n�a paradoxalement pas pu se bonifier et s�imposer aux autres appareils en raison principalement de ses pratiques internes. Depuis Boualem Benhamouda, l�in�narrable auteur de la formule consacr�e � l�all�geance (�la maison de l�ob�issance�) jusqu�� Belkhadem, qui l�a mise en application avec un z�le constant, ce FLN est devenu un repoussoir antid�mocratique. Non seulement il est contest� de l�ext�rieur du pr�carr� du r�gime mais pis encore, ses alli�s ne manquent pas de lui tailler des croupi�res. En fait de �bloc� du pouvoir, au sens o� celui-ci est d�fini comme une plateforme pour conduire les affaires de l�Etat, ce triumvirat partisan n�est finalement qu�un cartel destin� � agir uniquement contre l�opposition d�o� qu�elle se manifeste. Une entente � laquelle le r�gime a fix� une feuille de route claire : celle de marginaliser, � la commande, les partis contestataires. Dans ce r�le-l�, le FLN a �videmment excell� � travers sa repr�sentation dans les institutions jusqu�� �tre � l�origine de la faillite du Parlement. Ne retenir � charge que ce dernier haut fait d�armes politique, c�est d�j� �tablir un bilan sombre de cet ex-parti unique recrutant parfois des nervis aux ordres que l�on a, par la suite, anoblis en militants politiques. Il est, h�las, un bastion archa�que o� l�on cultive comme une valeur centrale le complexe du p�re fondateur de l�espace politique. Une pr�somption qui ne lui vaut que des inimiti�s m�me aupr�s de ceux qui partagent avec lui la liti�re du gouvernement.