La commission permanente des Affaires �trang�res de l�Assembl�e populaire nationale a organis�, jeudi, une table ronde sur les relations entre l�Alg�rie et l�Union europ�enne. Le d�bat autour de l�accord d�association, th�me central de cette rencontre, a tourn� � la pol�mique entre d�put�s alg�riens et repr�sentants officiels de l�Union europ�enne. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La table ronde sur les relations Alg�rie- Union europ�enne, organis�e jeudii par la commission des Affaires �trang�res a permis de constater les diff�rences de points de vue entre les deux parties. Laura Baeza, ambassadrice, chef de la d�l�gation de l�Union europ�enne � Alger et Gabriel Busquets, ambassadeur du royaume d'Espagne en Alg�rie ont fait face � de vives critiques de la part de la quasi-totalit� des d�put�s alg�riens qui ont particip� � cette rencontre. Ces derniers ont relev� le fait que l�accord d�association, entr� en vigueur en septembre 2005, ne b�n�ficie qu�aux Etats europ�ens. �Nous devons tr�s vite aller vers la r�vision de l�accord d�association afin que les nouvelles dispositions soient en faveur de l�Alg�rie. D�ailleurs, j�estime que l�Alg�rie n�aurait pas d� signer cet accord avant d�acc�der � l�Organisation mondiale du commerce �, a notamment indiqu� Abdelkader Cherrar, d�put� du Front de lib�ration nationale. Des �lus de l�Alliance pr�sidentielle ont insist� sur les facilitations accord�es aux entreprises europ�ennes en mati�re d�exportation de biens vers l�Alg�rie. D�autres ont estim� que les facilitations accord�es � la Tunisie et au Maroc ne b�n�ficient pas � l�Alg�rie. Des questions aussi diverses que les crimes coloniaux commis par la France en Alg�rie, la prise en charge des immigrants clandestins, le dossier de la d�colonisation du Sahara occidental ou encore le conflit isra�lo-palestinien ont �galement �t� abord�s par les d�put�s. Intervenant suite � ces interpellations, l�ambassadeur du royaume d�Espagne � Alger � dont l�Etat assure actuellement la pr�sidence de l�Union europ�enne � s�est montr� plut�t diplomatique. Ses r�ponses se sont limit�es essentiellement aux �efforts� d�ploy� par l�Union europ�enne pour trouver une solution au conflit au Moyen-Orient et aux mesures de lutte contre l�immigration clandestine, dont l��laboration rel�ve de chaque Etat-membre. Pour ce qui est de l�accord d�association, l�ambassadeur s�est content� de la phrase suivante : �Je vois mal comment l�Alg�rie pourrait rester en dehors de cette dynamique.� Pour sa part, Laura Baeza, ambassadrice, chef de la d�l�gation de l�Union europ�enne s�est montr�e directe et critique en consacrant l�essentiel de sa r�ponse aux dispositions de cet accord. �J�ai l�impression que nous sommes en train de parler d�une chose que l�Union europ�enne a impos� � l�Alg�rie. Moi je ne comprends plus rien, il faut que je vous le dise. Il y a une part du discours � propos de l�accord d�association que je n�arrive pas � comprendre, et pourtant j�essaie. Ne pensez pas que je n�essaie pas. Ce pays (l�Alg�rie) a une �lite tr�s intelligente, donc ce qui est dit est dit et �a a un sens. J�essaie de regarder derri�re ces mots quels sont les int�r�ts concrets de l�Alg�rie, ce qui n�est peut�tre pas assez bien servi dans l�accord d�association. (�) Il y a eu un vrai effet dans l�afflux des investissements europ�ens en Alg�rie apr�s la signature. Entre la signature et l�ann�e 2008, les investissements europ�ens ont d�cupl�, car l�accord d�association offre une protection aux investisseurs europ�ens. Pour les entreprises europ�ennes, il �tait tr�s difficile de venir en Alg�rie. Tout le monde avait peur. Et c�est normal, vous savez mieux que moi pourquoi. Mais avec cet accord d�association et gr�ce aux articles qui traitent de la protection des investissements, les entreprises sont venues�, a-t-elle soulign�. Elle a, toutefois, pr�cis� que ces investissements ont connu une chute d�s l�ann�e 2008. R�pondant aux d�put�s qui ont soulev� la question du gel du processus du d�mant�lement tarifaire, Laura Baeza a pr�sent� l�argument suivant : �l�Alg�rie a toujours vendu son gaz en Europe en ne payant aucune taxe. Imaginez que les Etats europ�ens d�cident d�instituer des taxes sur le gaz alg�rien. Ils gagneraient s�rement beaucoup plus d�argent�, lancera Laura Baeza visiblement irrit�e par les propos des d�put�s alg�riens.