Suite à l'annonce faite par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, à propos de l'envoi des bulletins scolaires par SMS, l'association des parents d'élèves ainsi que les syndicats du secteur se sont dits insatisfaits de cette décision. Selon eux, il est obligatoire de maintenir le contact entre les parents et les professeurs en faveur du cursus scolaire des enfants. Contacté hier, le président de l'association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, s'est dit «contrarié» par l'annonce. «Cette nouvelle méthode brisera le contact entre les professeurs et les parents. Il est vraiment nécessaire de garder ce lien dans l'intérêt des élèves», dira-t-il. Selon lui, le jour de la remise des bulletins scolaires est devenu le seul jour où il y a un contact entre les parents et les professeurs, car il est très difficile de se déplacer jusqu'à l'établissement au cours de l'année scolaire, notamment pour les parents qui travaillent. «C'est lors de ce jour que les parents peuvent évaluer la situation scolaire de leur progéniture. Cette journée est programmée en faveur des élèves et nul ne pourra changer cette réalité», poursuit-il. Pour notre interlocuteur, il est obligatoire de s'en tenir à l'ancienne méthode au risque de nuire aux enfants. De son côté, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Mériane, a indiqué que le e-mail est un meilleur moyen de transmission des bulletins par rapport aux SMS. «On ne peut pas lire un bulletin par SMS, c'est vraiment petit, alors que par e-mail, ça serait plus facile», a-t-il affirmé. Pour Meziane Mériane, le meilleur moyen pour que les parents puissent s'approcher des enseignants, c'est de pouvoir récupérer directement le bulletin de leurs enfants des établissements scolaires. «Déjà que certains parents ne s'intéressent pas à la scolarité de leurs enfants, cette nouvelle méthode les rendra encore plus insensibles. La journée de remise des bulletins est un moyen de les obliger à venir s'informer sur la scolarité de leurs enfants», dit-il, ajoutant que l'ancienne méthode reste, à ses yeux, la plus favorable, pour le bienfait de l'enfant. Pour sa part, le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), Idir Achour, ne s'est pas totalement opposé à cette nouvelle méthode de communication. Pour lui, ce nouveau moyen d'information peut être bénéfique comme il peut être néfaste. «C'est vrai que ce nouveau moyen est bénéfique pour les parents, notamment pour les travailleurs, car il leur économise du temps. Cependant, il brise le lien existant entre les parents et les professeurs», précise-t-il, avant d'ajouter que «c'est lors de cette journée que les parents peuvent discuter des problèmes de leurs enfants avec les professeurs, afin de trouver les solutions adéquates». Dans ce sens, Idir Achour a fait savoir qu'il est très important pour l'enfant de garder le lien entre les parents et les professeurs. Selon notre interlocuteur, il faut maintenir les deux procédures pour le bienfait des enfants. A cet effet, il a signalé que seuls 20% des parents se présentent lors de cette journée dans les établissements. «L'application de la nouvelle méthode leur sera bénéfique et les aidera à s'informer facilement des notes de leurs enfants. Cependant, il ne faut pas oublier l'ancienne méthode, car il est obligatoire de maintenir la communication entre les parents et les professeurs», a-t-il conclu.