Le président de la Fédération générale du patronat dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Mourad Berkane, a révélé que l'ensemble des entreprises exerçant dans le secteur du bâtiment, qui sont au nombre de 2 500, ont vécu une situation très déficitaire durant l'année 2017. D'après lui, cette situation a eu lieu suite à l'application de la loi d'investissement 2017 imposée par les pouvoirs publics pour faire face à la conjoncture financière qui touche de plein fouet le pays ces dernières années. En outre, Berkane a indiqué que les entrepreneurs ont fait face à des pratiques bureaucratiques imposées par l'administration, en l'occurrence le contrôle financier (CF) qui n'a pas régularisé des situations financières des entreprises depuis plus d'un an. «Comment voulez-vous qu'une entreprise pérennise son activité sans être payée depuis plus d'un an ?», s'est-il interrogé non sans dépit. Ces contraintes, dira-t-il, ont poussé certains promoteurs sans citer leur nombre à quitter leur activité et de s'orienter vers d'autres créneaux et, bien sûr, contraints de libérer leurs ouvriers. «Il y a plus de 3 000 postes d'emplois qui ont été supprimés dans le secteur du BTPH», atteste-t-il encore. En plus de difficultés financières auxquelles sont confrontées les entreprises, le président de la Fédération générale du patronat a soulevé les prix exorbitants des matériaux de construction. «Nous avons soumissionné l'acier à 4 000 Da puisque le projet a été signé en 2012, mais aujourd'hui ce matériau est cédé à 10 000 Da. Ce qui engendre une situation d'asphyxie pour les entreprises, sachant que les services fiscaux et parafiscaux n'interviennent pas pour alléger ces lourdes factures pour les entreprises.» «La quasi-totalité des entreprises du BTPH sont créées dans le cadre des crédits bancaires, et vu cette situation, elles n'arrivent plus à rembourser leurs crédits», a-t-il regretté. Le même interlocuteur est revenu sur les charges fiscales imposées pour les entreprises du bâtiment (taxes fiscales, les pénalités de retard d'affiliation auprès de la Caisse nationale des assurés sociaux ou bien auprès de la Casnos, le paiement de 15% du bénéfice brut, la Cacopatph et l'IRG. «Je dirais que l'entreprise algérienne est la plus taxée au monde selon la Banque mondiale. Ce qui favorise le risque de mortalité d'une entreprise ou bien d'une PME et n'encourage pas le créneau d'entreprenariat dans notre pays», a estimé le président de la Fédération générale du patronat dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Dans le même ordre d'idée, il a fait savoir que plus de 40 entreprises qui travaillent avec l'OPGI ont été pénalisées et une vingtaine d'entre elles ont vu leurs marchés résiliés. «Je dirais qu'il ya un manque de confiance entre ces entreprises chargées de la réalisation des logements sociaux et l'OPGI. Actuellement, la situation de certaines entreprises a été régularisée et d'autres sont en justice», a-t-il encore dit.