La section syndicale CNES de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou se démarque de l'appel à la grève générale du 14 janvier lancé par une coordination de plusieurs syndicats de l'enseignement supérieur. Dans une déclaration rendue publique jeudi dernier, la section syndicale CNES de Tizi Ouzou, a tenu à se démarquer ouvertement de cet appel à une grève générale pour le 14 janvier dans les universités du pays, appel lancé par une coordination de plusieurs syndicats d'enseignants et d'étudiants ( CNES, aile d'Abdelhafid Milat, UGEL, SAFAP, UNJA et différentes coordinations des étudiants). «Suite à l'appel à la grève nationale dans l'enseignement supérieur à partir du 14 janvier 2018, lancé au nom d'une prétendue coordination des syndicats représentants les différentes composantes de la communauté universitaire (enseignants, étudiants et ATS),la section syndicale CNES de Tizi-Ouzou (Le Cnesto) tient à exprimer et souligner sa démarcation totale vis-à-vis de cet appel et décline toute responsabilité quant aux conséquences que celle-ci impliquerait si elle venait à être concrétisée», écrit d'emblée la section syndicale CNES de Tizi Ouzou, pour se démarquer de l'appel signé par une aile du CNES, auquel la section de Tizi Ouzou, ne veut pas s'identifier, pour la simple raison ajoute le communiqué «que ceux qui dans cette coordination parlent du CNES et au nom du CNES ne nous représentent pas et n'ont même pas la qualité d'adhérents du CNES. Ils agissent contrairement aux statuts et bafouent les règles élémentaires de la démocratie et de l'éthique, ainsi que les valeurs du CNES comme cela se voit clairement au fait qu'ils n'aient pas pris la peine de demander l'avis des adhérents et encore moins celui des enseignants, comme l'exige la loi et les traditions et statuts du CNES». Pour la section de ce syndicat qui connaît une guerre larvée entre ses deux ailes depuis plusieurs mois, suite au conflit opposant les partisans de Abdelmalek Azzi soutenus par la section de Tizi Ouzou et ceux de l'aile menée par Abdelhafid Millat signataire de l'appel à la grève du 14 janvier, «l'exercice du droit de grève est soumis à l'approbation de la base par voie référendaire dans le respect de la loi et des dispositions statutaires». Pour les enseignants affilées au CNES de Tizi Ouzou «les modalités d'évolution des carrières des enseignants, la question des salaires, le problème du logement, le déferlement de la violence et de la rente et de la corruption sous toutes leurs formes sur l'université, la gestion totalitaire et despotique, le bradage des formations et de l'évaluation, la hogra,... nous interpellent toutes et tous, mais nous ne pouvons faire l'épargne de prendre garde à la manipulation en ces temps d'incertitudes, de repositionnement tous azimuts, de déstructuration implacable et de remise en cause des acquis sociaux de hautes luttes et de la relation de travail». Dans sa déclaration, la section Cnesto, tout en affirmant sa détermination à défendre les droits des enseignants, est allée jusqu'à accuser l'aile de ce syndicat menée par Abdelhafid Milat de manipulation. «Les desseins des manipulateurs ne sont-ils pas souvent impénétrables ? Tous ces dossiers et tous ces maux exigent de nous que l'on livre bataille, mais il ne faudrait pas foncer la tête baissée et les rangs extrêmement dispersés. Ils exigent de nous préalablement un maximum de mobilisation, un rassemblement autour de nos valeurs communes, legs de nos aînés, et un dépassement de notre égo», écrit le Cnesto non sans appeler «tous les adhérents et toutes les adhérentes à la vigilance extrême et tous les représentants et toutes les représentantes, tant au niveau local qu'au niveau national, à se démarquer officiellement de cet appel à la grève nationale lancé par cette prétendue coordination». Dans la même déclaration, la section du Cnesto rappelle les représentants du CNES au niveau national à «la tenue de leur engagement au moment de leur élection au 4e congrès, à savoir, œuvrer au rassemblement des adhérents». A signaler que le Conseil national du CNES, aile Abdelmalek Azzi, s'est également démarqué de cette grève du 14 janvier. «Le Conseil national du Cnes, vu les développements que connaît la scène syndicale au niveau national et à l'échelle de l'université, et au regard de ce que colportent les dissidents du Cnes, nie une quelconque alliance avec les étudiants et dénonce les décisions prises par des personnes qui ne concernent en rien le Cnes et ses adhérents», écrit le CNES de Abdelmalek Azzi dans un communiqué de presse rendu public samedi dernier. «Les dissidents qui appellent à la grève le 14 janvier 2018 tentent de servir des lobbys dont le seul intérêt est de créer la confusion et le chahut sur l'activité syndicale véritable, et dans l'intention de réaliser des objectifs douteux», ajoute la même déclaration.