Des centaines de médecins résidents ont marché, hier, à Tizi Ouzou pour réitérer leur détermination à faire aboutir les revendications soulevées par leur collectif. La manifestation qui a drainé des centaines de médecins résidents de Tizi Ouzou, en présence d'étudiants en médecine, de professeurs et de maîtres-assistants, a vu également la participation de dizaines d'autres praticiens venus de certaines wilayas limitrophes, notamment d'Alger, Blida et Béjaïa, en réponse à l'appel lancé par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) du CHU de Tizi Ouzou. La marche a démarré aux environs de 10h30 de la faculté biomédicale de l'université Mouloud Mammeri avant de se diriger vers le siège de la wilaya en empruntant les principales artères de la ville de Tizi Ouzou. Sous le slogan «Respect, dignité et solidarité», brandi sur une large banderole portée par les marcheurs du premier carré, les résidents vêtus de leurs blouses blanches ont scandé tout au long de leur manifestation, qui s'est déroulée dans le calme, de nombreux mots d'ordre soulevés dans leur plateforme de revendication, notamment la question de la révision du service civil, l'égalité de traitement concernant le service militaire, la révision du statut du médecin-résident et l'amélioration de la formation et des conditions de travail dans les hôpitaux. Brandissant des pancartes et banderoles où on pouvait lire : «SOS résidents en détresse», «non à la mauvaise gestion», les marcheurs, qui n'ont pas cessé d'inviter les citoyens à chacune de leurs nombreuses haltes durant leur manifestation pour les soutenir dans leur mouvement, se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de grève générale jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. «Si nous sommes en grève et si nous avons opté pour des marches pacifiques, ce n'est pas pour revendiquer des privilèges, mais pour réclamer une véritable politique nationale de santé publique où le droit du citoyen aux meilleurs soins ne sera pas un simple slogan ressassé depuis des décennies par les responsables en charge du secteur. Nous sommes avant tout des citoyens, et tout ce que nous revendiquons va dans le sens de l'amélioration de la politique nationale de santé», affirme un résident. «Nous voulons, à travers cette marche, exprimer notre colère face au silence affiché par les responsable à nos revendications soulevées depuis plus de deux mois. Nous somme sortis dans la rue pour dire haut et fort que notre système de santé est malade. Nous voulons aussi prendre à témoin l'opinion publique que nos revendications sont avant tout celles de tout un chacun car il ne peut y avoir une bonne prise en charge des malades sans assurer d'abord des meilleures conditions de travail pour le personnel de santé», ajoute-t-il. De son côté, Le docteur Nehlil, porte-parole des médecins résidents du CHU de Tizi Ouzou, membre du bureau national du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), a indiqué que la marche d'hier se voulait surtout une manière d'exprimer la déception des grévistes devant la démarche entreprise par la tutelle concernant la prise en charge de leurs revendications. «Nous étions invités hier (dimanche ndlr) à la réunion du comité intersectoriel chargé du suivi de la prise en charge des revendications des résidents, mais à notre grande déception, il s'est avéré que les choses n'ont pas bougé. Nos collègues présents à cette réunion étaient surpris de constater que certains responsables ne connaissaient même pas nos revendications. Au lieu de voir les choses aller dans le bon sens, voilà que nous sommes revenus à la case départ», ajoute-t-il, non sans révéler qu'en parallèle à la grève qui se poursuivra, un sit-in national des médecins résidents est prévu dans la matinée de mardi au niveau du CHU Mustapha Pacha à Alger.