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Marches des médecins résidents à Sétif, à Oran et à Blida
Ils dénoncent une "déstabilisation en cours" de leur mouvement
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2018

Ils étaient nombreux à battre le pavé dans ces trois villes du pays, pour montrer leur détermination à aller au bout de leur mouvement de revendications.
Ils étaient près de 1 200 médecins résidents de Sétif et de trois autres CHU de l'est du pays, à savoir Batna, Constantine et Annaba, affiliés au Camra (Collectif autonome des médecins résidents algériens) qui ont manifesté hier à Sétif, pour dénoncer ce qu'ils ont qualifié de manœuvres de déstabilisation et d'intimidation des membres du bureau national qui ont été écartés des négociations ainsi que le mépris affiché envers eux depuis le début de la grève, qui entame son quatrième mois. "Pour les négociations, les responsables du ministère ont convoqué d'autres médecins résidents qui ne sont pas membres du bureau du Collectif des médecins résidents (Camra). Ces pratiques, qui visent à nous déstabiliser et qui ne mèneront nulle part, ne feront qu'aggraver la situation. C'est pour montrer que devant ces pratiques, nous sommes plus solidaires que jamais. Nous sommes toujours unis et nous ne reconnaîtrons jamais ce qui découlera des rencontres", nous dira un représentant des médecins résidents de Sétif et membre du bureau national du Collectif des médecins résidents d'Algérie. Les futurs spécialistes qui ont organisé une marche imposante depuis le CHU Saâdna-Abdenour en passant par la cité des Remparts, le palais de Justice, la direction de sûreté de wilaya, l'ordre des médecins, la cité Financière, la cité des 600-Logements pour revenir au CHU en scandant plusieurs slogans, à savoir "Dites aux citoyens qu'on n'a pas de moyens !", "Ministre sans décision", "Tous solidaires", "Ponctions sur salaire, y en a marre, menaces, y en a marre"... Il est à rappeler que près de 200 résidentes ont été hébergées chez leurs consœurs de Sétif, à la veille de la marche organisée hier et qui a été aussi soutenue par les médecins internes et les professeurs. À Oran, après 4 mois de grève, les médecins résidents, toujours aussi mobilisés, sont venus de plusieurs facultés de médecine de l'Ouest, solidaires derrière le Camra et la plateforme de revendications qui est la leur, qui semblaient encore deux fois plus motivés, pour ne pas dire remontés.
Et pour cause, les derniers propos tenus par le Premier ministre qui, évoquant les grévistes, jugeait que ces derniers agissaient de manière anarchique ou provoquaient l'anarchie, ont scandalisé la jeune génération de médecins et les répliques ne sont pas faites attendre. Des slogans sans équivoques ont été scandés par des centaines de personnes, hier dans les rues d'Oran : "On n'est pas dans l'anarchie", "Nous sommes des médecins civilisés", avons-nous entendu durant plus d'une heure ou encore parfois "Ministère sans pouvoir", "On n'a pas peur, on veut des moyens", "Dignité, respect, solidarité"... La marche, encadrée par un dispositif policier impressionnant avec interpellation de tous les intrus, mènera les grévistes du CHUO, vers la place du 1er-Novembre, puis le Front de mer, pour aboutir devant le siège de la wilaya.
Sur leur passage, la population médusée, regardait et filmait, avec parfois des signes d'encouragement qui ne sont pas passés inaperçus pour les médecins résidents. Cette impression de regain de mobilisation nous a été confirmée par les délégués oranais du Camra qui n'envisagent pas de mettre fin à leur grève. "Ils ont gelé les salaires et après ? Nous n'allons pas arrêter notre mouvement, nous continuerons jusqu'à la satisfaction de nos revendications", nous déclare l'un d'eux et de poursuivre avec fermeté : "Le Premier ministre nous a qualifiés d'anarchistes, nous lui montrons aujourd'hui que nous sommes des médecins civilisés et, désormais, nous ne nous adresserons plus à lui, nous voulons l'arbitrage du président de la République et dialoguer avec lui." Plus loin, les délégués réagissent fermement, aussi, au sujet de la "grève illimitée", jugée illégale et irréaliste, et, là encore, la réplique est cinglante, montrant un virage dans l'état d'esprit des grévistes. "La grève illimitée, oui, elle existe, elle est à la hauteur de la corruption illimitée, de la mauvaise gestion illimitée, nous sommes, oui, coupables d'anarchie pour avoir accepté de travailler dans des hôpitaux anarchiques, sans moyen."
Quant au boycott des examens (Dems), les médecins résidents l'assument aussi et annoncent qu'ils vont, eux-mêmes, proclamer "l'année blanche la semaine prochaine". Si à Oran l'application, dans un premier temps, du gel des salaires n'a été effective que dans un hôpital, la perspective du gel des salaires ne semblait pas, hier, effrayer les médecins résidents qui en sont à un point de non-retour. Enfin, à Blida, ils étaient entre 2 000 et 3 000 médecins résidents venus des wilayas d'Alger, de Tizi Ouzou et de Béjaïa, pour faire une marche de protestation à Blida. Ils ont choisi l'hôpital Ben-Boulaïd comme point de départ pour emprunter le chemin de la wilaya, le boulevard Larbi-Tebessi et faire une halte à la Place des Martyrs à Bab Essebt.
Il faut dire que cette marche a surpris la population blidéenne qui ne s'attendait pas à voir un nombre aussi important de blouses blanches arpenter les grands boulevards de la ville. Brandissant des pancartes et des banderoles, les médecins protestataires exigent un système de santé publique plus performant et plus rentable.
En se regroupant à la Place des Martyrs, le Dr Naïli s'est exprimé pour appeler ses confrères à rester solidaires et unis pour arracher leurs revendications. "Nous exigeons que le président de la République intervienne et tant qu'il n'y a pas de réponse de sa part, nous ne reprendrons pas le travail", lance le Dr Naïli, meneur et organisateur de la marche. Ce dernier estime que la ponction sur salaire ne découragera pas les médecins résidents pour mener leur mouvement de grève jusqu'à ce que leurs revendications soient prises en charge par la tutelle. "Supprimer le salaire, c'est une manière archaïque et dépassée. Cela ne nous découragera pas. Nous sommes mobilisés plus que jamais", souligne le Dr Naïli, avant de reprendre la marche en empruntant les avenues Amara-Youcef et Mohamed-Boudiaf, pour rejoindre l'hôpital Ben-Boulaïd, point de départ.
F. SENOUSSAOUI/D. LOUKIL/K. FAWZI


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