La défaite militaire de Daech, en Irak et en Syrie, et la relance des attentats terroristes par Boko Haram et AQMI motivent l'offensive diplomatique de l'Algérie en Afrique pour préparer la riposte. L'Algérie, pays de référence en matière de lutte contre le terrorisme, propose une riposte au déploiement des terroristes. La lutte contre le financement du terrorisme, la radicalisation et la relance de l'économie sont les axes pour lesquels l'Algérie tient à mener une action pour l'instauration de la paix. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui participe aux travaux du 30e sommet de l'Union africaine, a noté à Addis Abeba que l'Algérie est disposée à accueillir, en mars prochain, une conférence africaine sur le tarissement des nombreuses sources de financement du terrorisme. L'Algérie présentera un rapport sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique à l'occasion du 30e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, a indiqué jeudi à Addis Abeba le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. L'Algérie présentera ce rapport dans le cadre du mandat confié au président de la République Abdelaziz Bouteflika, désigné par ses pairs en 2017 comme coordonnateur de l'Union africaine dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique, a expliqué M. Messahel à la presse. L'Algérie, qui a déployé d'importants efforts pour l'instauration de la paix au Mali, tente de mettre en échec les tentatives de Daech, AQMI et Boko Haram de faire de l'Afrique un deuxième Irak. L'accord d'Alger de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali engageant les touaregs et le gouvernement de ce pays est d'importance continentale. Un retard est cependant enregistré dans son application. La non-implication de l'Algérie dans les décisions initiées par le G5 Sahel dénote de sa capacité à présenter des initiatives autonomes, d'autant plus que le G5 Sahel est un cadre de coopération régionale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le fléau migratoire, soutenu par la France et quelques pays européens, qui regroupe cinq Etats du Sahel, à savoir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. «L'Algérie a sa propre doctrine en matière de paix et de sécurité, surtout qu'il s'agit de notre région», a noté le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, soulignant qu'elle privilégie, face à l'événement, l'effort national. «Vous savez, nous avons notre propre doctrine en matière de paix et de sécurité. Surtout qu'il s'agit de notre région. Nous avons toujours privilégié l'effort national pour faire face à l'événement. Et cela, c'est partant du vécu, de l'expérience que nous avons vécue», a expliqué le ministre à une question sur l'absence de l'Algérie au G5 Sahel dans un entretien qu'il a accordé à la radio française RFI, rappelant que «nous n'avons compté sur personne pour nous en sortir, après une décennie noire et 200 000 morts. La relance de l'économie est l'un des défis auxquels l'Afrique est confrontée. La réalisation d'infrastructures peut participer à la concrétisation de ce but. L'autoroute transsaharienne reliant l'Algérie à nombre de pays du continent est importante pour la relance de l'économie dans le continent». Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a évoqué à Addis-Abeba l'état des projets d'infrastructures continentales que l'UA a chargé le président de la République Abdelaziz Bouteflika de faire promotion, et noté que le projet est en cours de réalisation. Un défi accepté par l'Algérie.