L'arrêté ministériel relatif à la candidature pour l'octroi de l'autorisation de création d'un service de communication audiovisuelle thématique a été retiré. C'est ce qu'a révélé mardi le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, justifiant ce retrait par le fait que certaines de ses dispositions ne sont pas parvenues à maturité. Le ministre a indiqué, lors de son passage devant la Commission de la culture, de la communication et du tourisme de l'Assemblée populaire nationale (APN), que son département avait décidé de retirer l'arrêté ministériel du 3 juillet 2017 relatif à la candidature pour l'octroi de l'autorisation de création d'un service de communication audiovisuelle thématique, dans le but de «revoir certaines de ses dispositions qui ne sont pas parvenues à maturité». L'ouverture du champ audiovisuel à l'investissement privé algérien est devenu aujourd'hui une réalité palpable, a affirmé le ministre, relevant que le président de la République a été le premier à concevoir un champ audiovisuel «diversifié et riche, reflétant la richesse des composantes de notre glorieuse nation». Dans ce contexte, plusieurs textes législatifs et réglementaires encadrant l'activité audiovisuelle ont été promulgués, dont la loi relative à cette activité qui a été suivie par la promulgation de trois décrets exécutifs relatifs aux conditions et modalités de mise en œuvre de l'appel à candidature pour l'octroi de l'autorisation de création d'un service de communication audiovisuelle thématique, les modalités de versement de la contrepartie financière liée à l'autorisation et les règles imposables à tout service de diffusion télévisuelle ou de diffusion sonore, a ajouté M. Kaouane. Le ministre a mis l'accent, à ce propos, sur le rôle des entreprises publiques du secteur de la communication dans la prise en charge et l'amélioration du service public, notamment «dans le cadre de la concurrence féroce que connaît le secteur de l'audiovisuel depuis son ouverture à l'investissement privé algérien». Ces entreprises ont bénéficié d'une augmentation importante des subventions accordées par l'Etat, ce qui leur a permis «de moderniser leurs méthodes de gestion à travers notamment la formation de leurs personnels», poursuit M. Kaouane. S'exprimant sur la publicité publique dans les journaux nationaux, il a affirmé qu'elle a reculé de 60% en raison de la crise économique qui secoue le pays, indiquant que l'Etat ne peut plus soutenir la presse écrite au même rythme. Tous les journaux vivent grâce au soutien de l'Etat, sans lequel ils disparaissent tous, a-t-il souligné, ajoutant que c'est l'Etat qui a créé et soutenu, au début des années 90, tous les premiers journaux privés, mais après l'augmentation du nombre de journaux, «le soutien de l'Etat à la presse écrite ne peut se poursuivre avec le même rythme». Kaouane a appelé tous les journaux à trouver des moyens plus efficaces pour définir leur modèle d'investissement, rappelant que l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) a accompli son rôle «dans un cadre légal». Concernant une question sur le rôle de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) à la lumière des dépassements enregistrés à travers les chaînes de télévision privées, le premier responsable du secteur a affirmé qu'il s'agit d'une instance indépendante et le ministère n'est pas habilité à intervenir dans son travail. Plus de 4 500 cartes de journalistes délivrées Dans un autre registre, le ministre a indiqué que près de 4.500 cartes de journaliste professionnel avaient été délivrées dans le cadre de l'organisation de la profession, à l'occasion de l'élection du Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie de la profession de journaliste. M. Kaouane a précisé que depuis l'installation de la commission provisoire chargée de la délivrance de la carte de journaliste professionnel (2014), 4.479 cartes ont été délivrées, soulignant qu'il s'agit d'un acquis majeur pour le journaliste professionnel. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la consolidation du principe d'indépendance qui est tributaire de la réunion des conditions à même de permettre au journaliste d'accomplir sa mission pleinement, a-t-il soutenu, précisant que cela passait par l'encadrement de la profession et la création du Conseil supérieur de l'éthique et de la déontologie de la profession de journaliste. Evoquant les nouveautés introduites par la loi organique relative à l'information, dont l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) et l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), M. Kaouane a réaffirmé l'attachement des hautes autorités de l'Etat au principe d'indépendance de la presse écrite et audiovisuelle. Concernant l'Autorité de régulation de la presse écrite, M. Kaouane a rappelé qu'elle apportera un plus au paysage médiatique dès la finalisation des aspects réglementaires qui lui permettront de mener à bien sa mission. Kaouane a, par ailleurs, salué la décision du Premier ministre relative à la relance du Fonds de soutien à la presse qui contribuera sans nul doute au rayonnement de la presse en Algérie, a-t-il dit.