La contestation qui secoue l'île de la Guadeloupe vient de franchir un nouveau cap avec la mort hier d'un homme d'une cinquantaine d'années, tué par balle et trois policiers blessés. Devant cet embrasement sans précédent, le collectif contre l'exploitation (LKP), qui mène la grève générale depuis plus d'un mois a appelé au calme. Les requêtes du LKP portent notamment sur la cherté de la vie dans des Antilles françaises où quasiment tout est importé, alors que le taux de chômage est le plus élevé de l'Union européenne et le PIB par tête deux fois inférieur à celui de la métropole. Le conflit en cours cristallise depuis quelques jours un profond malaise autour des problèmes économiques et sociaux, sur un fond historique marqué par l'esclavage. «La Guadeloupe est une colonie parce que dans un département français, jamais on n'aurait laissé pourrir la situation avant d'intervenir. Les Guadeloupéens sont traités avec le plus grand mépris», a déploré hier l'un des leaders de la contestation. Depuis quelques jours en effet, la situation ne cesse de se détériorer. Les barrages, les échauffourées, les devantures de magasins saccagées, les voitures incendiées et les actes de violence suivis maintenant de mort d'homme donnent une tournure dramatique à ces évènements. L'aéroport de Pointe-à-Pitre a été fermé hier matin, la sécurité ne pouvant plus être assurée. Et que les choses s'enveniment, le président Nicolas Sarkozy recevra aujourd'hui à l'Elysée des élus de tous les départements d'Outre-mer. Affaire à suivre.