L'alerte donnée par Moscou concernant les préparatifs par les terroristes d'une attaque à l'arme chimique pour l'imputer à Damas et justifier une agression occidentale contre la Syrie n'est pas une utopie. Le scénario est mis en application. Tout est préparé. Une attaque chimique menée par les terroristes. Des organisations non gouvernementales controversées se chargent de l'imputer à Damas. Washington menace de frapper le gouvernement coupable, pour le président américain, de triomphe contre Daech. Invoquant une supposée attaque chimique en s'appuyant sur les dires d'organisations controversées, Washington a menacé de prendre des mesures contre les autorités de Damas. De nombreux morts, y compris des femmes et des enfants, dans une attaque chimique insensée en Syrie, s'est alarmé hier sur Twitter Donald Trump, en référence à une attaque chimique présumée sur l'enclave des rebelles islamistes de Douma, dans la Ghouta orientale, près de Damas. Le président américain a par ailleurs réclamé «d'ouvrir immédiatement la zone pour l'aide médicale et des vérifications». «La zone des atrocités est confinée et encerclée par l'armée de la Syrie, la rendant totalement inaccessible au reste du monde. Le président Poutine, la Russie et l'Iran sont responsables pour leur soutien à l'Animal Assad. Il faudra payer le prix fort», a-t-il dit, insultant donc ouvertement le président. Les Etats-Unis ont hier fait état d'une prétendue attaque chimique des forces de Damas dans la Ghouta orientale. Washington s'est appuyé, dans ses accusations, sur l'organisation controversée des Casques blancs, qui a dénoncé un recours au «gaz de chlore toxique», ce qui a été immédiatement démenti par les médias publics. Plus tôt dans la journée, la Russie avait affirmé que le gouvernement de Damas n'avait pas employé d'armes chimiques dans le cadre de son opération militaire contre les rebelles islamistes à Douma, contrairement à ce que soupçonnent les Etats-Unis. «Nous démentons fermement cette information», a dit le général Youri Evtouchenko, chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, selon des propos rapportés par les agences russes. Par ailleurs, au cours de ces dernières semaines, Moscou avait évoqué la préparation d'attaques sous de faux drapeaux dans la Ghouta. Le 17 mars, le général et porte-parole de l'état-major russe, Sergueï Roudsksoï, avait ainsi rapporté que la Russie disposait d'informations fiables selon lesquelles des instructeurs américains avaient formé plusieurs groupes de combattants dans les environs de la ville d'Al-Tanf pour lancer des provocations impliquant des armes chimiques dans le sud de la Syrie. Il est à noter que Damas n'a pas besoin d'utiliser des armes contre les terroristes défaits militairement. Le scénario bénéficie à Daech, Front El Nosra, Djeich El Islam et Ahrar El Cham contre lesquels Damas lutte avec le soutien de la Russie et de l'Iran. Le président américain a dit, il y a quelques jours, qu'il cherche à retirer l'armée de la Syrie. La Russie a noté que la perspective n'est pas plausible puisque Washington tient à rester dans ce pays. Le président américain s'est alors contredit en notant qu'il est prêt à maintenir l'armée en Syrie, mais que l'Arabie saoudite doit payer de l'argent. Le mensonge de l'utilisation d'armes chimiques par Damas peut être utile à Washington pour justifier le déploiement militaire en Syrie pour obtenir la satisfaction de l'Arabie saoudite, royaume très généreux envers Washington. Le but du mensonge Une source officielle syrienne a révélé le but du mensonge sur les attaques chimiques à Douma. Selon elle, les radicaux ont de nouveau recours aux fausses accusations d'attaques chimiques ainsi qu'aux armes informationnelles afin d'empêcher la progression des forces gouvernementales dans cette ville. Les radicaux du groupe Jaych al-Islam, retranchés dans la ville syrienne de Douma, dans la Ghouta orientale, propagent de fausses informations sur l'utilisation d'armes chimiques en essayant de freiner la progression rapide des forces gouvernementales, a dit une source officielle syrienne à l'agence Sana. «Les terroristes de Jaych al-Islam sont en train d'être brisés. Ils ont de nouveau recours aux fausses accusations d'attaques chimiques comme aux armes informationnelles dans une tentative ouverte et infructueuse d'entraver l'avancée de l'armée syrienne», a indiqué la source. Selon cette source, l'armée, qui est en position de force et qui progresse, n'a pas besoin d'armes chimiques. «Les mises en scène théâtrales n'ont pas réussi à Alep et dans les périphéries de la Ghouta orientale, et elles n'aideront pas les terroristes et leurs protecteurs aujourd'hui. Le gouvernement syrien est déterminé à en finir avec les terroristes sur l'ensemble de son territoire». Les Etats-Unis ont évoqué dimanche une possible attaque chimique des forces syriennes dans la Ghouta orientale, près de Damas. Le général Iouri Ievtouchenko a rappelé que l'opération sur le retrait des radicaux du groupe Jaych al-Islam de la ville syrienne de Douma commençait le 8 avril. Selon lui, certains pays occidentaux entreprennent des mesures pour perturber cette opération, en utilisant le thème de l'utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales.