«L'Algérie est la cible d'une campagne sans vergogne ces derniers temps en raison du dossier des migrants africains, dont une image irréelle d'une situation dramatique fut véhiculée, à travers les témoignages de certains migrants», a révélé jeudi en conférence de presse, Hassen Kacimi, du ministère de l'Intérieur. «Nous défions ceux qui nous critiquent de faire ce que l'Algérie a fait et dépensé sur ce dossier», a dit Hassan Kacimi. A ce propos, le département de Noureddine Bedoui a précisé que l'Algérie avait décidé, au plan humanitaire, l'effacement des dettes de 14 pays africains sur les cinq dernières années, soit 3.5 milliards de dollars. Kacimi a fait remarquer que l'Algérie ne dispose guère de centre de rétention, mais des centres d'accueil destinés aux migrants, citant en exemple ce propos celui de Tamanrasset, dont le coût de réalisation est établi à environ 180 milliards de centimes (150 millions de dollars). Sans compter les 20 caravanes d'aides humanitaires au profit des réfugiés maliens en Mauritanie. Et d'ajouter que «les migrants ne meurent pas en Algérie, mais ce sont des centaines qui périssent aux frontières européennes...Nous n'allons pas faire de nos wilayas du Sud le Lampedusa d'Afrique», a-t-il insisté. Pour lui, la régularisation des migrants africains – en situation irrégulière en Algérie- ne sera pas pour demain, y compris ceux qui travaillent sur les chantiers. L'Algérie a mobilisé quelque 20 millions de dollars, pour faire face au flux accru du nombre de migrants clandestins subsahariens durant ces dernières années. Intervenant récemment sur les ondes de la Chaine III de la Radio nationale, Kacimi a affirmé que le flux constant d'environ 500 migrants/jour vers l'Algérie préoccupe «au plus haut niveau» les autorités. L'intervenant a souligné que plus de «56 000 migrants subsahariens ont été condamnés par la justice algérienne ces dernières années pour différents crimes et délits». Parmi ces migrants clandestins condamnés «figurent 3000 Maliens, 20000 nigériens et 8000 de nationalités inconnues», a-t-il détaillé. L'ingérence humanitaire sous couvert de défense des droits des migrants se fait par étapes, a-t-il estimé, en rappelant qu'avant le profilage ethnique, «on nous accusait de maltraitance, de déportation, d'expulsions massives, de rafles, de violences et d'emprisonnement de migrants». Il a par ailleurs indiqué que ce flux de migrants cache des velléités d'ingérence et menace la sécurité nationale. Kacimi a rappelé que la présence de ces deux facteurs a eu pour effet de se traduire par le recul de l'Etat, l'extension du terrorisme, l'accentuation des conflits ethniques et le développement des crises et des conflits, «que l'Algérie entend régler par des moyens pacifiques, en concertation avec ses partenaires africains».