Pour bon nombre d'adolescents accros à leur smartphone, ces joujoux numériques qui leur ouvrent les portes d'internet et des réseaux sociaux impactent leurs comportements et leur santé et écourtent leurs nuits. En effet, l'addiction à l'utilisation d'internet et des smartphones entraîne des tensions avec les parents. Selon les résultats d'une étude de l'Université Deakin à Melbourne, publiée récemment et réalisée auprès de 400 étudiants de premier cycle, «l'addiction aux smartphones peut entraîner des problèmes d'anxiété, une perte du sommeil et une performance scolaire médiocre». L'étude australienne a signalé que ce fléau est «désormais un problème de santé publique». Selon cette étude, un tiers des participants se sont montrés ‘'anxieux'' parce qu'ils étaient incapables de consulter régulièrement leurs smartphones. Quelque 40% se sont sentis perdus sans leurs portables, 34% ont été privés de sommeil en raison de l'utilisation de leurs appareils. «Tandis que plus de la moitié consultaient leurs téléphones alors qu'ils devaient faire autre chose», selon l'étude. Les résultats ont confirmé que l'utilisation problématique des smartphones devient «un problème de santé publique de plus en plus répandu», a souligné le chercheur principal, le Dr Sharon Horwood. «Quand l'usage de smartphones devient excessif, il peut entraîner plusieurs effets négatifs, y compris une mauvaise humeur, une condition physique réduite, une perte du sommeil et une performance scolaire médiocre», a-t-il expliqué. Le spécialiste a indiqué que la peur de manquer quelque chose (Fomo – fear of missing out), génère une sorte d'anxiété sociale caractérisée par la peur constante de manquer une nouvelle importante ou un autre événement donnant une occasion d'interagir socialement. Ceci explique, selon lui, pourquoi les gens peuvent devenir trop dépendants de leurs téléphones puisqu'ils ressentent le besoin de rester constamment connectés via les médias sociaux. Un autre facteur important réside dans la conception des smartphones et des applications qui sont «délibérément addictifs» pour inciter les utilisateurs à rester connectés le plus longtemps possible. Pour des spécialistes algériens, les risques qui guettent les enfants sur internet et à travers leurs smartphones sont issus des effets plus ou moins négatifs de leur usage. Ceux qui sont excessivement exposés aux TIC sont souvent attirés par les loisirs, les vidéos et films axés sur la violence, la sexualité (...). Ils ignorent les dangers auxquels ils sont exposés, ce qui fait des TIC «un couteau à double tranchant», pouvant être à la fois «bénéfiques et nuisibles, en fonction de l'usage qu'on en fait». Responsabilité parentale Contactée hier par nos soins, Hayet Abba, spécialiste en psychologie éducatrice, a averti qu'il ne faudrait pas que les parents prennent à la légère les méfaits d'une surexposition des enfants aux TIC. Elle a expliqué que l'addiction au smartphone engendre «des troubles de coordination, des retards de développement, un discours inintelligible, des difficultés d'apprentissage», mais également, «l'anxiété, la dépression et les troubles du sommeil». La spécialiste a notamment indiqué que les cas exposés à la violence à la télévision et les jeux vidéo vivent un état de ‘'stress élevé'', privés de ces moyens, «ils ressentent un grand vide. Ces outils sont devenus une obsession pour eux», a-t-elle précisé. La psychologue a regretté que «les parents soient démissionnaires», estimant qu'ils sont «la principale cause de l'addiction de leurs enfants». Selon elle, le manque de suivi parental favorise la cassure de leur relation et l'enfant vit alors dans un monde virtuel, déconnecté du cocon familial. Pour le Dr Abba, les parents doivent assumer leurs responsabilités et orienter au mieux leurs enfants. Les risques auxquels ils pourraient être confrontés dans leur usage des technologies sont susceptibles d'influer sur leurs aptitudes pédagogiques, voire leur personnalité, a-t-elle conclu.