L'Algérie a célébré hier, à l'instar de nombreux pays de par le monde, la première Journée internationale du vivre-ensemble en paix, proclamée par l'ONU le 8 décembre 2017. A l'origine de cette journée, l'Algérien Cheikh Khaled Bentounès, président d'honneur de l'Association Internationale Soufie Alawiyya (AISA). Cette journée revêt un caractère spécial, d'autant plus que nous assistons depuis plusieurs semaines, et plus particulièrement ces jours-ci, à un véritable massacre des Palestiniens par l'entité sioniste, et ce, sans que les instances internationales ne s'offusquent ou se mobilisent pour mettre un terme à ce génocide. En effet, c'est lors de sa 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies qu'a été adoptée, à l'unanimité des 193 Etats membres, la résolution 72/130 instituant le 16 mai de chaque année «Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix», destinée à être «un moyen de mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l'inclusion, de la compréhension et de la solidarité, et l'occasion pour tous d'exprimer le désir profond de vivre et d'agir ensemble unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l'harmonie. Dans ce sens, plusieurs manifestations étaient prévues hier sur le territoire national. A l'Assemblée populaire nationale (APN), une cérémonie a été organisée hier matin sous l'égide de la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté nationale établie à l'étranger de l'APN en présence «des représentants du gouvernement, d'un nombre d'experts et de personnalités, outre des membres de la société civile». L'occasion de «mettre en exergue le processus de la réconciliation nationale initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans notre pays», a précisé l'APS. La wilaya d'Alger a décidé hier de proclamer Alger «Capitale du vivre-ensemble en paix», a annoncé Mme Fairouz Mohammadi, coordinatrice de la Commission de wilaya, célébrée au niveau de la place de la Réconciliation nationale, où étaient prévues la plantation d'oliviers ainsi que des activités culturelles, sportives et intellectuelles. A la Bibliothèque nationale d'Algérie s'est tenu un colloque autour de la figure de l'émir Abdelkader : «La culture de paix et du vivre-ensemble chez un humaniste musulman du XIXe siècle : l'émir Abdelkader al-Djazâ'irî». Dans ce cadre, la ville de Mostaganem accueillera du 15 au 19 juillet prochain des oulémas, chercheurs et experts de 19 pays à l'occasion de l'organisation de la 70e édition du congrès international sur l'étude et le développement des mathématiques sous le slogan «Les mathématiques et vivre ensemble». En septembre prochain, dans le cadre de la promotion et du vivre ensemble et de la coexistence autour du bassin méditerranéen sera organisée la deuxième édition du Prix Emir Abdelkader. Une source d'inspiration Dans un message adressé avant-hier à l'occasion de la Journée internationale du vivre ensemble en paix, célébrée hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné que «cette proclamation représente un engagement de notre pays ainsi que la volonté de la communauté internationale à œuvrer davantage à la promotion de la culture de la paix et du dialogue tant au sein des sociétés qu'entre les Nations, ceci à un moment où les lignes de rupture et les facteurs de division se multiplient». La consécration de 16 mai Journée internationale du vivre ensemble en paix est une fierté pour les autorités algériennes. Si «elle constitue également une source d'inspiration dans la mobilisation des initiatives constructives à l'échelle internationale», dira M. Kaouane, «l'Algérie est fière d'être à l'origine de l'initiative de la journée internationale du vivre ensemble en paix, coïncidant avec le 16 mai de chaque année, dont le monde célèbre, cette année, sa première édition». Cette journée s'inspire des sacrifices faits par nos chouhada et moudjahidine durant la guerre de libération. «Grâce aux valeurs de la glorieuse révolution du 1er novembre qui demeure une référence pour les Algériens en matière de sacrifice et de défense du droit, de la liberté et de la justice, notre pays a pu résister face au terrorisme barbare et ses effets destructeurs pour la société», a insisté le ministre. Le ministre a tenu à rappeler que «la grande sagesse du président de la République a éclairé la voie de la paix et de la réconciliation nationale, largement plébiscitée par le peuple, et qui a ouvert les perspectives en vue d'aspirer à un meilleur avenir au sein de la dignité et de la fierté, libérant ainsi les capacités pour l'édification nationale et la réalisation du développement et de la prospérité pour tous». Khaled Bentounès à Paris De nombreuses capitales dans le monde ont célébré cette journée en organisant, entre autres, des débats, des rencontres littéraires, des carnavals ou des marches du vivre-ensemble et des plantations de l'olivier de la paix. Aussi, cheikh Khaled Bentounès, président d'honneur d'AISA et des Scouts musulmans de France, lancera officiellement l'ouverture de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix à Paris. La cérémonie a été programmée à l'Unesco, durant laquelle des jeunes des cinq continents présenteront leur vision et les «vertus du vivre ensemble en paix» et où devait être lu un message du président de la république, Abdelaziz Bouteflika. Pour Khaled Bentounès, «cette journée ne doit pas rester seulement une idée ni un jour qui serait célébré puis oublie (...) Il faut la comprendre comme un concept permettant d'écrire une nouvelle page de notre histoire, un concept pour nous aider a créer, a réfléchir, a construire un monde nouveau où les générations futures pourront bâtir leur avenir l'un avec l'autre et non pas l'un contre l'autre», cité par le site Saphirnews. «C'est une journée d'espoir parce qu'elle nous invite aussi à changer, à aller l'un vers l'autre, à se comprendre et agir ensemble dans la synergie jusqu'à ce que la culture de paix soit pour nous tous le fondement de cet avènement du Nouveau Monde que nous souhaitons pour nous-mêmes et pour les générations à venir», insistera-t-il. Khaled Bentounès a insisté sur «l'instauration d'un nouvel esprit et d'une pensée culturelle et spirituelle dans l'édification d'une société rejetant la fitna (discorde) et la violence qui ont détruit des peuples», soulignant que «nous devons faire des efforts avec fidélité, honnêteté et sincérité au service du citoyen, et faire passer à toutes les nations le message du vivre ensemble en paix ancré dans l'esprit algérien». Pour célébrer cette journée, Bruxelles a choisi de lancer un appel à projet défendant le vivre- ensemble. La ministre-présidente du gouvernement francophone bruxellois, Fadila Laanan, a annoncé hier le lancement d'un appel à projets de 400.000 € «destiné à subsidier des projets favorisant le vivre-ensemble à Bruxelles, et ce, dès le début de l'année 2019», a rapporté un site électronique belge.