Le ministère du Commerce a réagi au refoulement à l'exportation de quantités de produits agricoles algériens par la Russie, le Qatar et notamment le Canada, en raison des forts taux de résidus de pesticides qu'elles contiennent. Si la production nationale agricole ne répond pas aux standards de l'exportation et des normes de qualité exigées par les marchés internationaux, c'est l'image du commerce extérieur du pays qui sera touchée. Et le produit national sera boudé à l'échelle internationale mais également au niveau national. Les pouvoirs publics qui tentent d'encourager les opérateurs économiques à exporter sont tenus de faire la lumière sur cet incident afin d'y remédier. Pour cela, le département du ministère du Commerce va enquêter sur les détails des circonstances du rejet de la pomme de terre algérienne, de la tomate et des dattes dans les marchés russes, canadiens, français et qataris. A croire Said Djellab, ministre du Commerce, ses services ont été instruits de collecter toutes les informations nécessaires sur l'affaire du «refoulement de la marchandise algérienne récemment exportée». à l'issue d'une séance d'audition devant la Commission des finances et du budget à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux mesures contenues dans le projet de loi de finances complémentaire 2018 (PLFC2018), tenue dimanche soir, le ministre du Commerce confirme donc l'information relayée par le président de l'association des exportateurs algériens, Ali Bey Nasri. C'est vrai qu'il est possible que des petites opérations d'exportation soient refoulées à l'étranger, mais c'est le motif du rejet qui interpelle beaucoup plus les pouvoirs publics. C'est le fort taux de résidu de pesticides détecté dans ces produits agricoles exportés qui en serait la cause, un problème de qualité ne répondant pas aux normes requises, mettant en danger la vie des consommateurs. Djellab a toutefois appelé les exportateurs algériens à se conformer aux procédures exigées en matière d'exportation. «L'exportateur doit être au courant de toutes les procédures exigées dans le cadre d'une opération d'exportation, y compris des exigences du marché vers lequel il souhaiterait exporter sa marchandise», a-t-il expliqué. L'Algérie qui souhaite diversifier ses ressources hors hydrocarbures par notamment la promotion et l'exportation de ses produits agricoles vers le marché africain et d'autres à l'échelle internationale, est appelée à organiser et accompagner le secteur des exportations afin de donner une meilleure image du produit local. A ce propos, Djellab a souligné que la stratégie nationale des exportations, en cours de préparation, prévoit plusieurs solutions aux problèmes relatifs à l'accompagnement des exportateurs. Conformément aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors des assises nationales de l'agriculture, le ministre du commerce «conduira un groupe de travail chargé de la vulgarisation et de l'exportation des fruits et légumes et dont la vision sera introduite dans la stratégie nationale des exportations», a-t-il ajouté. «Dans le cadre de l'élaboration de cette stratégie qui a connu jusqu'à présent l'organisation de trois consultations, une quatrième consultation est prévue le 25 juin en cours pour parvenir à une vision globale sur le développement des exportations hors hydrocarbures, au mois de juillet qui sera suivie de l'élaboration d'une feuille de route pour la diversification des exportations», a-t-il fait savoir. Il a rappelé en outre que huit secteurs concernés ont été définis, dont l'agriculture, en attendant le lancement d'un plan quinquennal pour le développement des exportations en octobre prochain. Par ailleurs, le ministre a révélé l'exportation dimanche d'une grande quantité de pomme de terre vers les Emirats arabes unis sans donner de détails supplémentaires.