L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, ancien président allemand, a été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, au début de sa tournée diplomatique dans la région. L'arrivée de Kohler a lieu dans le cadre de la résolution de l'ONU du 17 avril 2018 appelant à la relance des négociations. Le Maroc et le Front Polisario sont appelés à la relance des négociations de paix par une résolution de l'ONU du 17 avril 2018. Le Maroc qui ne souhaite pas la relance des négociations a tenté de mettre en échec la résolution et d'obtenir le soutien de Washington. Au lendemain de la résolution, le Maroc a accusé l'Iran et le Hezbollah de soutenir le Front Polisario. Le but de Rabat est d'obtenir de Washington de considérer le Front Polisario comme terroriste et d'entraver la relance des négociations. Le mensonge du Maroc est destiné à empêcher l'application de la résolution de l'ONU qui accorde au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Cette deuxième visite de Kohler en Algérie et dans la région, qui comprend les camps des réfugiés sahraouis, les territoires du Sahara occidental occupés, le Royaume du Maroc et la Mauritanie, intervient dans le cadre de l'application de la résolution onusienne adoptée le 17 avril dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, demandant aux parties en conflit (le Maroc et le front Polisario), de reprendre les négociations directes sans condition préalable et de bonne foi. La visite de Kohler en Algérie intervient également en application des recommandations de la même résolution onusienne (2414) qui invite les pays voisins, notamment l'Algérie et la Mauritanie, à contribuer à la relance du processus politique, en qualité d'observateurs. Kohler avait mené en octobre 2017 sa première tournée dans la région dans l'espoir de relancer les négociations entre les deux parties en conflit. L'émissaire onusien avait expliqué, lors de cette réunion d'information, sa vision du processus de paix, et a précisé que son objectif était de relancer les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, dans le courant de l'année 2018. En avril dernier, le Conseil de sécurité s'est fixé rendez-vous en octobre prochain pour évaluer l'avancée du processus de paix et la relance des négociations dans un délai de six mois. Le mensonge du Maroc sur le soutien de l'Iran et du Hezbollah au Front Polisario est la preuve que le Makhzen cherche à empêcher la relance des négociations. Le Maroc refuse l'application de la résolution de l'ONU. Il est soutenu par nombre de pays d'Europe qui tentent de contourner la décision de la Cour de justice de l'Europe, CJUE, interdisant l'accord de pêche avec le Maroc concernant les richesses halieutiques du Sahara occidental. La CJUE a estimé le 27 février dernier que l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne et le Maroc n'était pas applicable aux eaux adjacentes de la région disputée du Sahara occidental, car il ne respecte pas le droit à l'autodétermination. L'inclusion du territoire du Sahara occidental dans le champ d'application de l'accord de pêche enfreindrait plusieurs règles de droit international général applicables dans les relations entre l'Union et le Royaume du Maroc, notamment le principe d'autodétermination, indique la CJUE. Malgré la décision de justice, nombre de pays de l'Europe ont relancé les négociations pour l'accord de pêche. Le Front Polisario a déposé le 15 juin un nouveau recours en annulation auprès de la Cour de justice de la CJUE. Ces négociations ne respectent pas le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, note le Front Polisario. Nombre de parlementaires de l'Europe ont dénoncé l'accord conclu avec le Maroc, et exigent le respect de la décision de la CJUE.