Le taux de remplissage du barrage de Taksebt qui dessert en eau potable la wilaya de Tizi Ouzou et une partie de celle de Boumerdès est actuellement à 77%. «Un taux de remplissage qui permettra à la population locale de passer en principe un été paisible loin de tout spectre de pénurie en matière d'alimentation en eau potable», a rassuré le directeur local de l'Hydraulique, Rachid Hameg. «Je dirais que le volume emmagasiné par ce barrage qui est actuellement de 140 millions de m3 permettra à la population de passer un été tranquillement». «Actuellement le barrage Taksebt est à 77% de taux de remplissage. Cela fait pratiquement trois jours depuis que le volume de ce barrage a commencé à baisser, mais les apports continuent à s'affluer», a-t-il dit. S'agissant de la pénurie en eau potable qui réapparaît à l'approche de chaque saison estivale dans certaines régions, à l'image de la localité de Bouzeguène, le premier responsable du secteur de l'hydraulique au niveau local a indiqué que suite aux instructions du ministre des ressources en eau, Hocine Necib, instructions données lors de sa visite de travail effectuée au mois d'avril dernier dans la wilaya, il a été décidé d'alimenter la population de cette commune quotidiennement. «Je dirais que la nappe de Boubhir permettra d'atteindre cet objectif qui est l'amélioration de la situation hydrique à Bouzeguène». «Mais ce qui est sûr, c'est que cet été sera meilleur par rapport aux années précédentes», ajoute-t-il. M. Hameg s'est exprimé aussi sur la perturbation en matière d'alimentation en eau potable dans la commune de Maâtkas, en affirmant que les choses vont s'améliorer cet été puisque deux opérations de réhabilitation de tronçons de transfert d'eau potable sont effectuées. Cette démarche s'inscrit dans le cadre des promesses faites par le premier responsable du secteur portant de mettre fin au calvaire de la pénurie en AEP dans certaines localités durant cette saison estivale, tandis que pour les autres, le problème sera réglé d'ici la fin de l'année en cours. Des mesures pour un été paisible Pour rappel, lors de sa visite de deux jours effectuée en mois d'avril dernier, le ministre des ressources en eau a injecté une enveloppe de 200 milliards de centimes aux 49 communes ayant vécu des perturbations en matière d'alimentation en eau potable durant l'été 2017. Ajouter à cela, un soutien financier très conséquent a été accordé pour l'ADE de Tizi-Ouzou pour y faire face à ses créances impayées qu'elle détient auprès de ses clients et des institutions publiques qui sont estimées à 194 milliards de centimes. Faisant comparaison avec la saison estivale 2017, le taux de remplissage du barrage de Taksebt en début de saison estivale était seulement de 58%. Une situation qui a été engendrée par le manque de pluviométrie qu'a connue le pays et qui a poussé les responsables chargés du secteur au niveau national à prendre plusieurs mesures d'urgence afin de ne pas compromettre l'alimentation en eau potable des populations concernées. Il y a eu d'abord la décision portant la suspension de l'alimentation en eau potable de la wilaya d'Alger à partir de ce barrage. Une mesure préventive dictée selon le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou, par le souci de faire augmenter les réserves de cet important réservoir desservant la wilaya de Tizi Ouzou et une partie des wilayas de Boumerdès et d'Alger. Mais certains spécialistes en hydraulique ont affirmé que cette situation n'est pas liée seulement au manque de la pluviométrie, mais plutôt à la mauvaise gestion de cette ressource vitale. En effet, la wilaya de Tizi Ouzou est connue pour sa richesse en ressources hydriques, que ce soit en haute montagne ou dans la plaine estimée à plus de 500 millions m3, mais l'absence d'une stratégie dans la gestion de cet important réservoir en eau potable fait que des populations entières subissent encore à ce jour la pénurie de l'eau notamment en période des grandes chaleurs. Plusieurs régions souffrent... Malgré les quantités d'eau engrangées et les annonces des responsables chargés de la gestion de ce secteur vital, il reste que plusieurs régions manquent toujours d'eau. Le village Bouhamou, dans la commune de Aïn Zaouia, village situé à quelques trois kilomètres au nord-ouest du chef-lieu communal de Aïn Zaouïa (40 kilomètres de Tizi Ouzou), n'ont pas vu une goutte d'eau couler des robinets depuis un mois dire que les ménagères subissent un véritable supplice. Ce village ne manque pas seulement d'eau. Il subit un isolement qui n'a pas de nom et manque de tout. Par le passé ses habitants ont mené plusieurs mouvements de protestation, notamment pour réclamer de l'eau. Face à la pénurie qu'ils subissent, ils n'ont d'autres choix que de recourir à l'achat de citernes. En plus de réseaux obsolètes, la déperdition d'eau provoquée par les fuites dans les réseaux d'alimentation en eau potable constitue le point noir dans la région. On avait fait état, pour juguler ce problème, de la mise en place d'un programme d'investissement par le département de Necib visant à atteindre à l'horizon 2030, une déperdition de moins de 20%, alors qu'elle est aujourd'hui de 30% à l'échelle nationale. La plupart des réseaux de l'ADE sont hérités des communes et ils sont vétustes. Aujourd'hui, il est plus que nécessaire de rénover ces réseaux. A cela s'ajoute le problème de branchements illicites ou ce qu'on appelle «les zones non-facturées» dont on estime que la moyenne nationale est de l'ordre de 15%.