L'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou s'apprête à mettre le paquet pour trouver une issue concrète et de fait accélérer les démarches de la création et la viabilisation de la zone industrielle de Souamaâ qui n'arrive toujours pas à voir le jour. La concrétisation de cette zone qui contribuera au développement industriel de la wilaya est à la traîne au niveau local. C'est l'une des assurances faites par le président de l'APW, Youcef Aouchiche, lors d'une séance de travail qui l'a regroupé, avant-hier, au niveau de l'APC de Souamaâ avec les représentants des comités de villages de la commune de Souamâa, les représentants des autorités locales et l'association des expropriés des terrains retenus pour la réalisation de ce mégaprojet. «L'objectif de cette réunion regroupant les différents acteurs impliqués dans la réalisation de cette zone est de trouver un compromis et une entente consensuelle qui arrange tout le monde pour entamer les démarches de la viabilisation de cette zone», dira le P/APW. Ce dernier a constaté, avec satisfaction, lors de ses entrevues avec ces acteurs qu'il existe une certaine adhésion de la population locale pour la concrétisation de ce projet. «Certes qu'il y a certaines oppositions émanant des expropriés retenus pour la réalisation de cette zone qui réclament leur indemnisation et la définition de la nature juridique de ces terrains qui leur appartiennent». «Nous sommes censés trouver une solution qui arrange toutes les parties que ce soit ces propriétaires terriens ou bien l'administration dont l'objectif de concrétiser ce projet d'intérêt public», a-t-il réitéré. Le P/APW est revenu sur les prérogatives de cette zone sur le plan économique pour la région qui lui permettra de sortir de son marasme. «Il faut traiter ce dossier avec sérieux puisque cette zone permettra de créer pas moins de 50 000 emplois directes». D'une superficie de plus de 300 hectares, cette zone industrielle figure parmi les projets prometteurs pour le développement de l'économie locale qui devra absorber le chômage qui bat de plein fouet la région. Les propriétaires exigent la main levée sur le foncier De leur côté, les propriétaires terriens se sont montrés prédisposés à lever leurs oppositions, mais à une seule condition : pas avant que la direction des Domaines n'opèrent la main levée sur l'assiette dégagée pour la réalisation de cette zone et que les services du cadastre poursuivent leur travail visant à cadastrer ces lots de terrain, les rendre à leurs propriétaires dans l'objectif de régulariser leurs démarches juridiques de leurs terres qui leur permettront de d'avoir des actes de possession. D'après-eux, cette assiette appartient à ses propriétaires et ne relève pas d'un bien domanial. C'est le cri de détresse qui a été lancé par le président de l'association des propriétaires terriens, Akli Bousnadji. «Je dirais que la réunion est prometteuse pour trouver une solution pour débloquer ce projet que nous attendons avec impatience. Mais à une seule condition : que ces terrains soient cadastrés», a-t-il tonné. Pour rappel, cette zone de Souamaâ s'ajoute aux quatre zones d'activité de Draâ El Mizan, celle de Fréha, Timizart et Tizi-Ghennif qui sont restées à l'abandon, vu les oppositions des propriétaires des terres retenues pour la réalisation de ces projets. Le tissu industriel de la wilaya est composé de plus de 16 zones d'activités qui totalisent une superficie de 228 hectares et de la zone industrielle de Oued Aïssi qui s'étale sur une superficie de 326 ha. Ainsi, deux petites zones d'activités sont créées au niveau de Boukhalfa et Aghribs pour pouvoir étoffer le potentiel en matière de foncier industriel.Mais la question qui mérite d'être posée : Est-ce que ces zones constituent un apport pour l'investissement local, sachant qu'elles souffrent de plusieurs lacunes liées notamment au sempiternel problème de permis de lotir et surtout de la prolifération de «faux investisseurs» qui squattent plusieurs hectares de ces zones depuis plusieurs années sans pour autant lancer le moindre projet. Le problème des zones d'activités s'est toujours posé au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Du coup, c'est l'investissement qui en pâtit et fait que la wilaya est la traîne.En plus de certaines pratiques bureaucratiques, des lenteurs administratives etc, la disponibilité du foncier s'est toujours posée avec acuité au niveau de cette wilaya où le potentiel foncier industriel est des plus réduits. Au niveau même des zones d'activités les blocages sont légion.La décision prise par les services de la wilaya, de récupérer les lots inexploités depuis plusieurs années par les anciens acquéreurs est de nature à donner une petite lueur d'espoir au secteur de l'investissement. C'est le cas à la zone d'activité de Tala Athmane, où plusieurs nouveaux projets ont pu avoir le jour depuis le début de l'année en cours suite à la récupération de dizaines de parcelles de terrains. Sur les 44 lots affectés et non exploités au niveau de la zone de Tala Athmane, 22 ont été récupérés et ont déjà fait l'objet de réaffectation à de nouveaux investisseurs par le wali de Tizi Ouzou dans le cadre d'une concession. L'assainissement du foncier demeure un problème majeur notamment au niveau des zones d'activités de la wilaya et cela passera par la récupération de l'ensemble des lots non exploités par les bénéficiaires et procéder par la suite à leur réaffectation à des investisseurs qui veulent réellement lancer des projets. Cette situation a compromis de nombreux projets d'investissement au point où certains investisseurs ont décidé de délocaliser leurs projets pour s'installer dans d'autres wilayas qui offrent de meilleures opportunités pour investir. Même l'annonce de la création d'une nouvelle zone d'activités à Draâ El Mizan, d'une superficie de 21 hectares n'est pas de nature à rassurer. On appréhende le fait de retomber dans les mêmes problèmes. La nouvelle zone d'activité de Draâ El Mizan s'ajoutera à celle déjà existante d'une superficie cessible de plus de 57 ha répartie en 35 lots, dont 15 affectés à des investisseurs et 14 non attribués, les six lots restants étant réservés à l'équipement de la zone (4 lots) ou classés non cessible (2 lots).