Contesté par plus de 300 députés du FLN, mais aussi d'autres partis politiques, à l'instar du RND, de Taj et du MPA, le président de l'assemblée populaire nationale (APN), Said Bouhadja est isolé. Désormais, le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès, «réclame» ouvertement sa tête. S'exprimant hier, lors d'une rencontre avec les militants de son parti à Médéa, à l'occasion de l'anniversaire de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Ould Abbès, qui affirme avoir reçu la pétition des députés, a carrément demandé le retrait de confiance au président de l'APN. «C'est la demande de la majorité. 320 députés ont signé la pétition», a d'abord rappelé le secrétaire général du FLN, avant de préciser qu'«au cas où Bouhadja ne démissionne pas, cela induira le gel des travaux de l'APN». Pour Ould Abbès, «les députés ont le droit de prendre des décisions». Depuis quelques jours, des députés ont décidé de «retirer confiance» à Bouhadja. Après ces pressions, il avait même été annoncé comme démissionnaire, mais il a démenti «l'information». «Je ne vois pas d'inconvénients à quitter mon poste, à condition que cela se fasse dans la légalité, contrairement à ce qui se passe actuellement», avait-il, cependant, expliqué à des médias en ligne. La goutte qui aura fait, au fait, déborder le vase, est le limogeage par Bouhadja du secrétaire général de l'APN, Bachir Slimani. Un homme que l'on qualifie de «fidèle» au sein du FLN. Contre Saïd Bouhadja, les députés énumèrent plusieurs accusations, dont «le manque de coordination», «des décisions unilatérales», «la violation du règlement intérieur de l'APN», «une mauvaise gestion», «des dépenses financières injustifiées» et «le non-respect de la représentation des groupes parlementaires dans le cadre de missions à l'étranger». Avec l'appui de Ould Abbès aux députés, il ne resterait probablement que la porte de sortie pour Bouhadja.