Plainte contre la France pour ses essais nucléaires en Polynésie Plusieurs décennies sont passées depuis que la France coloniale a utilisé le désert algérien comme terrain pour ses essais nucléaires. Aujourd'hui encore, les habitants de ces régions souffrent des effets secondaires de ce crime contre l'humanité. Les associations des victimes de ces essais ne demandent qu'une chose : que le bourreau reconnaisse son crime, et que les victimes soient enfin indemnisées. C'est dans cet esprit qu'une plainte a été déposée par le parti indépendantiste polynésien devant la Cour pénale internationale, contre la France pour crime contre l'humanité, au début du mois d'octobre. Selon le dirigeant indépendantiste polynésien, Oscar Temaru, ces essais, menés pendant 30 ans dans le Pacifique, se répercutent sur l'environnement et les habitants de ces régions. «Pour nous, les essais nucléaires français ne sont que le résultat direct d'une colonisation. Contrairement au discours français, nous n'avons pas accepté d'accueillir ces essais, ils nous ont été imposés avec la menace directe de l'établissement d'une gouvernance militaire si nous refusions», a expliqué Oscar Temaru. Dans ce sillage, il souligné qu'«un dialogue responsable a été recherché depuis 2013 avec la puissance administrative, cependant les appels ont été ignorés et méprisés». De son coté, le député indépendantiste, Moetai Brotherson, dénonce «le siège vide de la France à la commission». En outre, la loi Morin a instauré, en 2010, un dispositif d'indemnisation. Il restait, selon les associations de vétérans touchés par des maladies radio induites, très restrictif, et seule une vingtaine de Polynésiens atteints de cancers avaient obtenu une indemnisation par le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen). Le cas Algérien… Par ailleurs, ce crime contre l'humanité a suscité la colère d'un nombre de responsables algériens. Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati, a assuré que la France devra présenter des excuses à notre pays, du crime qu'elle a commis. Selon lui, l'utilisation par la France de matières chimiques, telles que le plutonium, dans ses essais nucléaires, a provoqué plusieurs pathologies, notamment des cancers de la peau, chez les populations des régions touchées par ces explosions nucléaires. Quant à l'ingénieur en nucléaire, Amar Mansouri, qui s'est exprimé lors d'une conférence organisée par le Musée national du moudjahid, à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale contre les essais nucléaires le 29 août dernier, les effets dévastateurs de ces expériences restent réels. 42.000 algériens morts dans 17 essais Entre 1960 et 1966, 42.000 Algériens ont trouvé la mort, et des milliers d'autres ont été irradiés, dans 17 essais nucléaires effectués par la France. Rappelons que le 13 février 1960, la France coloniale a procédé à un essai nucléaire de grande ampleur dans la région de Reggane, au sud de Béchar. De 1961 à 1966, 13 essais nucléaires français souterrains furent effectués à In Ecker. Auparavant, les premiers essais nucléaires français étaient effectués à Reggane. Mais en 1961, la France abandonne les essais aériens à Reggane, à la faveur d'essais souterrains à In Ecker, pour limiter la dissémination des déchets radioactifs dans l'atmosphère. En outre, les effets de ces essais continuent à impacter les populations qui habitent à Reggane et ses environs, sans que la France ne se décide à reconnaître sa responsabilité, et à indemniser les personnes contaminés. Mais pour le moment, les associations des victimes des essais nucléaires souhaitent une chose : que l'Algérie dépose plainte officiellement, devant la CPI, pour crime contre l'humanité.