Situation de l'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou Il est admis par tous les observateurs et les investisseurs que dans l'état actuel des choses, la wilaya de Tizi Ouzou est connue pour être un territoire répulsif. Ceci est dû à plusieurs facteurs complexes qui ont pris l'effet de spirale surtout depuis la dernière décennie. Le constat est là. Il s'agit d'un levier essentiel de développement qui est presque à l'arrêt, l'investissement en l'occurrence. Bien que la nécessité d'œuvrer à l'amélioration du climat de l'investissement est une urgente nécessité, et ce, à travers la conjugaison des efforts de toutes les institutions et de tous les acteurs ainsi que la mise en place d'une approche de prise de décisions collectives qui doit viser à créer une compétitivité territoriale, les facteurs de blocage sont toujours là. Ces facteurs sont multiples et complexes à la fois. On citera entre autres, le non-assainissement définitif de la situation juridique et physique du foncier industriel de la wilaya, ce qui permettra de veiller à assurer sa répartition d'une façon cohérente et réfléchie suivant les objectifs et les plans de développement à mettre en place (création de pôle spécialisés, et des zones de développement intégrées), la mise à niveau des zones d'activités qui est toujours en situation de stand-by, le non-assainissement juridique physique et financier des zones d'activités et des zones de dépôts; etc. Il s'agit aussi de l'urgence de la viabilisation complète des zones industrielles dont celles de Souamaâ et des zones d'activités de DEM et celle de Tizi-Ghenif ; la création des nouvelles zones d'activités, à l'exemple de Mizrana, Ifigha, Bouzeguene, Timizart et autres. Aussi, il faudra surtout lutter contre ce fléau de la bureaucratisation de l'acte d'investir pour arriver à une facilitation des démarches d'investissement. De l'urgence de trouver des solutions «C'est dans cet esprit qu'une délégation du RCD a été reçue, dimanche dernier, à sa demande, par Abdelhakim Chatter, nouveau wali de Tizi Ouzou», a fait savoir le parti Mohcine Belabbes dans un communiqué dont une copie nous a été transmise. La rencontre qui a porté essentiellement sur de nombreuses questions liées au développement a été saisie par les membres de la délégation pour mettre l'accent particulièrement sur le secteur de l'investissement, qui «constitue l'une des principales préoccupations des élus du parti, et qui connaît de nombreuses entraves», comme il est indiqué dans le même document. A ce titre, il est fait état du cas de la zone industrielle de Souammaâ, bloquée depuis sa création en 2012, qui est qualifié d'«édifiant» et c'est ainsi que la position du RCD sur ce dossier a été expliquée au premier responsable de l'exécutif de la wilaya. Il a été aussi soulevé la «difficulté d'accès pour les investisseurs au foncier industriel disponible comme ils ont signalé le cas des porteurs de projets en attente injustifiée, depuis plusieurs mois, de la délivrance de leur titre de concession pour pouvoir lancer leurs projets» et discuté des «difficultés que rencontrent les entreprises de bâtiments ayant contracté des marchés avec l'OPGI de Tizi Ouzou ont été portées à l'intention du wali». Que de blocages ! Le développement économique et industriel de la capitale de Djurdjura a toujours été mis sur la table sans toutefois que de solutions globales ne soient trouvées. Les quelques promoteurs qui continuent cahin-caha à maintenir leurs activités exercent dans des conditions désastreuses notamment au niveau des zones industrielles, comme celle de Tala Athmane. Cette situation chaotique est imposée par des acquéreurs des lots de terrain durant les 1980 pour des motifs d'investissement dans cette zone, qui malheureusement ont squatté les lieux pour d'autres fins. Cela a amené les pouvoirs publics à récupérer plusieurs lots avant de les réattribuer pour d'autres investisseurs. Le cas du projet portant réalisation de la zone industrielle de Souamaâ ( à 30 km à l'est de la wilaya de Tizi-Ouzou) illustre parfaitement cette situation de blocage qui freine l'investissement. Le projet fait objet de blocages et de plusieurs entraves qui empêchent sa concrétisation sur le terrain. Le RCD qui vient de le remettre sur la table lors de l'entrevue que ses membre sont eu avec le wali a dans un passé récent pointé du doigt l'administration qu'il accuse d'être à l'origine de ce blocage en campant sur sa première position qui assure que le terrain réservé pour l'implantation de cette zone est la propriété des domaines. Ceci a donné lieu à un bras de fer qui oppose la direction des domaines à l'association des propriétaires terriens qui, toutes les deux, revendiquent la propriété du terrain sur lequel sera implanté ce projet. A ce jour seulement 40% de la surface réservée pour l'implantation de ce projet qui a été cadastrée et les 60% restants sont renvoyés aux calendes grecques. La zone industrielle de Souamaâ, qui est une véritable sensée être une bouffée d'oxygène pour l'économie locale a été inscrite sur une superficie de 372 hectares au niveau du lieudit Tala Ali en 2011 et a été concrétisée officiellement en 2012. La direction des domaines a soutenu que le terrain dénommé Tala Ali sur lequel doit être implanté cette zone en vertu du Senatus Consult du 22 avril 1863 est une propriété des domaines. De leur côté, les propriétaires terriens détiennent leurs actes de propriété en vertu d'un jugement définitif (grosse) datant du 04 avril 1895 rendu à leur faveur par le tribunal administratif de Tizi-Ouzou. Ils ajoutent avoir joui de leurs biens sans discontinuer depuis plus d'un siècle. Pourtant, une enveloppe budgétaire de 2,45 milliards de DA destinée pour l'indemnisation des terrains à exproprier en 2012 a été signifiée avant que l'administration locale ne décide de faire marche-arrière dans sa démarche. Le statu quo continue.