Le Premier ministre et secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a reçu, dans l'après-midi d'hier, au siège du Palais du gouvernement, ses partenaires de la majorité présidentielle. Il s'agit du secrétaire général du parti FLN, Djamel Ould-Abbès, du président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, et du président du TAJ, Amar Ghoul. Les chefs des groupes parlementaires des quatre partis, ainsi que le représentant du groupe des indépendants, ont pris part à la rencontre. La réunion s'est tenue à huis clos, dans un contexte marqué par la grave crise qui secoue l'APN, avec le refus du président de l'Assemblée de rendre le tablier, et la déclaration de vacance du poste par les députés de la majorité. Les patrons des quatre partis ont soutenu leurs députés, dans le bras de fer qui les a opposés à Saïd Bouhadja. Si rien n'a filtré de cette rencontre, au moment où nous mettons sous presse, certaines sources avaient indiqué que les responsables des partis de la majorité se sont réunis, pour discuter des questions d'actualité nationale. Et la première concerne la situation à la chambre basse du parlement. Au moment où de folles rumeurs circulaient à propos d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée, les patrons du RND et du FLN ont démenti cette possibilité, affirmant, tour à tour, que l'APN ne sera pas dissoute, et que l'élection présidentielle de 2019 ne sera pas reportée. Il était aussi question du projet de loi de finances 2019, qui avait risqué le passage par ordonnance, dans le sillage de la crise de l'APN. Mais après la déclaration de vacance du poste du président et la programmation d'une séance plénière pour l'élection d'un successeur à Bouhadja, qui doit avoir lieu demain, le bureau de l'APN a décidé de transmettre le projet du gouvernement à la commission des finances et du budget, en vue de son examen et sa présentation. Le texte du gouvernement pour l'année prochaine ne prévoit aucune taxe supplémentaire, et les chefs des partis de l'alliance auraient instruit leurs représentants à l'APN de le voter, tel que présenté par l'Exécutif. Les quatre responsables auraient également évoqué la question du front populaire solide, auquel a appelé le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le 20 août dernier. Bouteflika avait réitéré son appel dans son message d'avant-hier, à l'occasion de la journée nationale de la presse. Il faut dire que sur ce front, les quatre partis ne sont pas tout à fait d'accord. Au moment où le FLN a lancé le front avec d'autres partis et organisations, le RND a refusé de le rallier, préférant œuvrer autrement pour réaliser ce front sur le terrain. Le MPA d'Amara Benyounès aussi n'a pas adhéré à l'initiative, comme il ne s'est pas encore exprimé sur la question du cinquième mandat, pour laquelle ses partenaires se sont déjà engagés. A rappeler que la dernière fois que les chefs des quatre partis se sont rencontrés au même Palais du gouvernement, c'était en 2017, pour préparer justement le vote du projet de loi de finances 2018. Et c'était, comme hier, un 22 octobre. A l'époque, M. Ouyahia avait annoncé que les quatre partis se rencontreront, à chaque fois que la conjoncture l'imposera.