Le projet de loi de finances 2019 a été adopté par les députés avant-hier. Après l'adoption, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouiya, a répondu, lors d'un point de presse, à l'opposition qui a dénoncé un projet aux visées électoralistes et destiné à l'achat de la paix sociale. Le ministre a soutenu que la hausse des transferts sociaux n'est pas liée à l'approche de l'élection présidentielle du printemps 2019. Il a affirmé que le projet s'inscrit dans la continuité des efforts consentis par l'Etat en vue d'atténuer les effets négatifs de la diminution des ressources financières sur l'économie nationale, et ce, dans un contexte marqué par des tensions sur l'équilibre financier interne et externe du pays, en raison de la baisse des cours du pétrole. Abderrahmane Raouiya a souligné que la politique du gouvernement était claire dans le domaine social, en témoignent les transferts sociaux qui se sont poursuivis au même rythme que les années précédentes. Plus de 21% du budget de l'Etat pour l'année 2019, soit plus 1 700 milliards de dinars sont consacrés aux transferts sociaux. Revenant à la révision de la politique de subventions, M. Raouiya a réaffirmé que le gouvernement ne renoncera en aucun cas à la politique de subventions, ajoutant : «On ne renoncera pas à cette politique ; il s'agit uniquement de la revoir pour orienter les subventions aux plus nécessiteux». L'orateur a affirmé que le gouvernement était conscient que les billets de banque imprimés par la Banque d'Algérie dans le cadre du financement non conventionnel étaient une dette du Trésor, appelé à diversifier ses sources de revenus. «Ce financement, lancé depuis 2017, est limité à cinq ans, durant lesquels le gouvernement œuvre inlassablement à diversifier son économie, notamment par l'augmentation des exportations hors hydrocarbures», a-t-il rappelé, soulignant que le montant global des billets de banque imprimés dans le cadre de ce financement s'élève à 2 185 milliards DA en 2017 et 1 555 milliards DA depuis le début de l'année. Selon le PLF 2019, les besoins en financement non conventionnel sera de 1 874,4 milliards DA en 2019, 746,5 milliards DA en 2020 et 796,5 milliards DA en 2021, précise le ministre. A une question sur l'avenir de la finance islamique en Algérie, le ministre a affirmé que les banques veilleront à accorder toutes les facilités pour présenter les produits de cette finance à leurs clients. A souligner que le projet de loi de finances 2019 consacre la poursuite du contrôle de la dépense publique dans le but de limiter l'impact des tensions sur le Trésor public. Les dispositions législatives prévues dans le projet de loi ont pour objectifs l'amélioration des revenus de l'Etat, la coordination et la simplification des procédures, la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, outre l'encouragement et la promotion de l'investissement productif et la bonification des taux d'intérêts bancaires au profit des citoyens. Le PLF 2019 prévoit une baisse de 10,9% des dépenses d'équipement et une hausse de 8,1% des dépenses de fonctionnement, induisant un déficit du Trésor de -10,4 % par rapport au Produit intérieur brut (PIB) (contre -11 % en 2018). Le projet de loi prévoit une croissance de 2,9% pour l'exercice 2019 contre une croissance hors hydrocarbures de 3,2%. Il a été élaboré sur la base d'un prix référentiel de 50 dollars (USD)/baril de pétrole algérien Sahara Blend et sur la base du prix du marché à 60 Usd.