Bien que favorisée par des atouts naturels, la pêche demeure encore une activité artisanale dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le long des 85 kilomètres de côte, on ne rencontre que deux ports de pêche où mouillent quelques petits métiers et des embarcations incapables d'affronter le mauvais temps. Le secteur de la pêche demeure le parent pauvre dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui dispose pourtant d'énormes potentialités grâce à une façade maritime longue de 85 km. Avec ses deux ports de pêche, Azzefoun et Tigzirt, Tizi Ouzou est loin de constituer un exemple en la matière, d'autant que cette activité se pratique toujours d'une manière artisanale. Les immenses efforts consentis pour le développement de la pêche n'ont pas permis l'essor souhaité. La production annuelle, estimée à 1345,06 t de poissons pour les deux ports cités plus haut, est jugée trop faible. Cette production aurait pu être plus importante si les projets de réalisation de ports d'échouage au niveau des communes d'Iflissen, de Mizrana et d'Aït Chafaa avaient été lancés, comme il en a été question depuis des années. Signalons que le secteur de la pêche et de l'aquaculture à Tizi Ouzou emploie 320 personnes pour 173 petits métiers, 23 sardiniers et 8 chalutiers.
La désillusion ne vient pas de la mer Grande est la désillusion des jeunes pêcheurs qui ont pourtant caressé tendrement, des décennies durant, le vœu de voir le secteur se moderniser. Le désenchantement est toujours là, confortablement installé. Pour ces jeunes pêcheurs, chaque sortie en mer est synonyme d'aventure, et le manque flagrant de moyens matériels inhérents à leur activité auxquels ils font face les expose aux pires souffrances. Aux dangers de la mer surtout. Si la réception du port de Tigzirt a été vécue comme un soulagement pour une partie d'entre eux, la situation n'a pas évolué d'un iota pour leurs semblables exerçant au niveau des autres communes côtières. La promesse faite au sujet de la réalisation et de l'équipement des ports d'attache avec une capacité d'accueil de 30 petits métiers chacun, au profit de ces jeunes pêcheurs, semble être renvoyée aux calendes grecques. Pourtant, avons-nous appris, l'enveloppe financière destinée à la réalisation de ces projets est toute prête mais sommeille toujours dans les tiroirs de la direction de la pêche de la wilaya de Tizi Ouzou. La raison serait due, ajoute-t-on encore, au manque d'entreprises susceptibles de réaliser de tels travaux. Considérés comme des projets à petits budgets, ils ne semblent pas intéresser les grandes entreprises spécialisées dans la réalisation de travaux maritimes. Des formations, en attendant des jours meilleurs Malgré la complexité de la situation, le cap est mis sur la formation de nombreux jeunes dans les métiers de la pêche afin de ne pas laisser ce secteur à l'abandon. Dès le mois prochain, un stage de marin pêcheur sera lancé au profit d'une session spéciale. La formation, en matière d'encadrement, sera assurée par l'Institut national supérieur de la pêche (INSP). La formation sera sanctionnée par un diplôme qualificatif dans le domaine. Trente-cinq pêcheurs se sont déjà inscrits dans la daïra de Tigzirt, et une vingtaine d'autres dans la daïra d'Azzefoun. Quant aux cours (260 heures de théorie), ils seront dispensés aux centres de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPPA) des deux daïras. Le stage théorique sera suivi d'un stage pratique de trois mois et d'un examen final.