On pourra éventuellement les envier, mais sûrement pas les blâmer. Ils, ce sont les milliers de ceux qui fêteront la fin d'année en France. Là-bas, on ne même lésine sur le festif, le luxe pour ceux qui en ont les moyens. Les rayons des grands magasins débordent de produits, ils regorgent de marchandises luxueuses, pas accessibles à tous, mais à chacun son économie sur l'emballage. Un emballage qui nous fait dire que quelque chose vient de changer, en face. Les Gilets jaunes, que nous évoquions la semaine dernière, y sont pour beaucoup. Non pas qu'ils risquent de perturber les fêtards, les nôtres ou autres, mais faut reconnaître que leur Manu de président a pris une veste… On en reste même pantois. Visiblement coaché sous toutes les coutures par la crème des communicants en vogue, il aura livré une image de désarroi. Répété à outrance, son amour immodéré pour son peuple reste un peu perché. Ça explique pourquoi ces mesures, prises dans l'urgence avec un semblant de gilet jaune sous la chemise, n'ont convaincu que le sage et obéissant, croyant encore au Père Noël. Il avait pourtant initialement tancé des petites gens qui ne veulent pas changer, par leur attitude agressive en réaction à ses armes de destruction sociale. Le bâton est remis au placard. Il attendra la fin des négociations, la fin des festivités, la fin des illusions et des gueules de bois pour être ressorti. Une telle panoplie de trucages grotesques, pour faire avaler des couleuvres salées, ça augure que le vernis est en train de craquer. D'autant plus que la déconnexion de ces «élites» autoproclamées est flagrante sur les plateaux-télé. Pris au piège de leur propre langage, la réalité leur échappe complètement. L'attentat terroriste de Strasbourg est venu apporter de l'eau au moulin, avec l'angle mort de la farce. Une fois de plus, nous avons senti ce profond mépris pour les petites gens, pourtant nées en France. Mais ça, c'est une paire de manches qu'ils raccourcissent comme bon leur semble. Nous, on ne fait que constater que la température est bien montée, dernièrement, avec les gilets jaunes. Le pays de Coluche qui s'était porté candidat à la présidentielle de 1981, une simple plaisanterie créditée de plus de 16% d'intentions de vote, n'est plus le même. Aujourd'hui, le masque est définitivement tombé. Il a propulsé Manu comme humoriste préféré des Trump, Erdogan et autres détracteurs. Quant aux petites gens, ils estiment que leur Président n'est que le fruit d'un système intégralement perverti. Ils veulent bâtir une union sacrée et écrire une nouvelle Constitution. Pour eux, c'est l'unique manière de reprendre les commandes de ce pays qu'ils aiment tant pour y danser leur mécontentement depuis quarante ans. Ils n'attendent plus rien des politiques, des vendus du show-biz restés silencieux ou des médias aux ordres. Leur allégeance a fait croire qu'ils n'étaient que des incapables, des casseurs et des fainéants. Qu'ils ne seraient pas dignes des valeurs de la République avec des gilets jaunes. Cette sémantique-là cache, en fait, une mascarade qui ne dit pas son nom. Une mascarade de destruction et d'annihilation de ce qui tend les bras à nos milliers de veinards, fêtards de fin d'année. Qu'ils soient rassurés, le chant du cygne de Manu ou le signe d'un grand chamboulement des traditions festives à la française, ça n'est pas pour demain. C'est de l'ordre du sacré, la fête…