Les jeunes, dont des étudiants et des lycéens, ont été condamnés par le tribunal de Bouira en juin dernier à de lourdes peines allant d'un an à deux ans de prison ferme, et d'une amende de 10.000 DA pour chacun pour attroupement illégal Le procès en appel des 17 jeunes manifestants interpellés par la police lors de la manifestation pour la généralisation de l'enseignement de Tamazight de décembre 2017, qui devait se dérouler ce jeudi à la cour de Bouira a été reporté au 27 décembre prochain, sur la demande du collectif des avocats de la défense. Les jeunes, dont des étudiants et des lycéens, ont été condamnés par le tribunal de Bouira en juin dernier à de lourdes peines allant d'un an à deux ans de prison ferme, et d'une amende de 10.000 DA pour chacun pour attroupement illégal, trouble à l'ordre public, atteinte à la sécurité publique, destruction de biens publics et de biens d'autrui et agression d'agents de police. Ces jeunes manifestants, il faut le souligner, ont été appréhendés par les forces de l'ordre à l'issue d'une manifestation pacifique, organisée par des centaines d'étudiants de l'université Akli Mohamed Oulhadj, et des lycéens de différents établissements scolaires de la wilaya, pour réclamer la généralisation de l'enseignement de la langue amazighe. Au retour de la marche qui s'était déroulée dans le calme, une bagarre générale avait éclaté entre les marcheurs et d'autres étudiants affiliés aux organisations estudiantines. Les jeunes qui ont comparu avant-hier au parquet de Bouira, dont des étudiants et des lycéens, ont été interpellés après l'intervention brutale et musclée des forces de l'ordre. Pour ce qui est du collectif des avocats, c'est la première fois depuis le début de ce procès qu'il se constitue, et ce grâce au député du FFS, Djamel Baloul, et les avocats de la ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, qui se sont mobilisés pour venir en aide aux manifestants. Plus d'une vingtaine d'avocats de la Laddh se sont engagés à plaider pour l'arrêt des poursuites à l'encontre des 17 manifestants. Le parti du feu Hocine Ait Ahmed, dans un communiqué signé par le premier secrétaire national, a appelé «les autorités à cesser toute poursuite judiciaire contre ces jeunes manifestants». Il s'insurge «contre cette grave atteinte à la liberté d'expression, et au droit à la manifestation pacifique». «Ces jeunes ont été condamnés arbitrairement par le Tribunal de Bouira à 1 et à 2 années de prison ferme», et poursuivis pour «attroupement illégal», «trouble à l'ordre public» et «atteinte à la sécurité publique», lors des manifestations populaires pour la reconnaissance de la langue amazighe en décembre 2017. «Le FFS dénonce énergiquement ces condamnations arbitraires et cette instrumentalisation de la justice par les autorités, face à un mouvement de protestation pacifique», lit-on dans le communiqué du FFS. Une délégation parlementaire du vieux parti de l'opposition et des militants de la fédération de Bouira vont assister à ce procès, jusqu'à ce que ces 17 manifestants soient acquittés. La Laddh, de son côté, s'est mobilisée pour prendre la défense des accusés. «Les faits reprochés sont en relation avec les manifestations sur Yennayer et Tamazight, qui se sont déclenchées le mois de décembre de l'année dernière. Des manifestations, rappelons-nous, ont conduit les autorités à reconnaître Yennayer comme fête nationale. La Laddh sera présente à ce procès, à travers son vice-président, Maître Aissa Rahmoune. Elle demande l'acquittement de tous les prévenus, tout en restant attentive à l'issue de ce procès», lit-on dans le communiqué de la Laddh. Il faut souligner qu'un déploiement important de policiers a eu lieu jeudi au niveau de la cour. Des militants, députés et journalistes ont eu beaucoup de difficultés à accéder à la salle d'audience.