La location de logements est un phénomène en déclin dans la wilaya de Skikda. De l'avis de beaucoup de gérants d'agences immobilières, la demande est supérieure à l'offre. Approximativement, ce sont en moyenne 50 appartements qui sont loués par an, une notable disproportion entre l'offre et la demande. Les nouveaux couples, adeptes de l'intimité, sont les plus grands clients. De préférence, il faut que les conjoints soient salariés, manière de pouvoir joindre les deux bouts. Condition sine qua non, car les prix du loyer sont excessifs. Au centre-ville, un F2 est cédé entre 8000 et 10 000 DA/mois, en fonction du confort intérieur. Parfois, le loyer d'un F1 est plafonné à 9000 DA. Un F2 sans salle de bain peut coûter jusqu'à 11 000 DA. Souvent, aussi, les locataires utilisent des toilettes collectives, un phénomène à la mode dans la vieille ville. Le deuxième facteur qui fait fuir les potentiels locataires est l'IRG, l'impôt sur le revenu global. Chez le notaire, selon l'accord entre les contractants, on s'acquitte d'un taux de 7% du montant du loyer d'un appartement, et 15% du montant lié à la transaction pour la location d'un local commercial. Une charge supplémentaire préjudiciable sur le plan financier. Des couples pas du tout exigeants se rabattent sur les étages des villas situées hors du périmètre urbain. La cité Zeramana, sur les hauteurs de la ville, la commune de Hamadi Krouma, à 3 km du chef-lieu, le lotissement Sidi Ahmed, les hauteurs de la zone haute de Skikda, et ce, pour ne citer que ceux-là, sont les plus prisés. Et pour cause, un étage, généralement un F2 aménagé par le propriétaire, est cédé entre 5000 et 6000 DA/mois. Les bourses moyennes y trouvent leur compte. Une nouvelle donne est venue se greffer sur les effets incitatifs à se rabattre sur la location, l'attente de livraison des logements sociaux participatifs. En effet, les futurs acquéreurs dans cette formule ne voyant pas l'objet de leur désir réceptionné dans les délais prévus, louent le temps que dure leur attente. Manière aussi de fuir la promiscuité et les orages des ménages. Par ailleurs, sous le couvert de reconnaissance de dettes, notifiée par les notaires, les logements à caractère sociaux locatifs sont loués. C'est là un autre sujet.