La Sarl Dauphine d'or industrie, une entreprise sino-algérienne, spécialisée dans la production des équipements en aluminium pour le secteur du bâtiment, et installée dans la zone d'activité de Bechloul, 18 km à l'est de Bouira, ne reprendra pas son activitén sans la levée de toutes les réserves émises par la commission de wilaya. C'est ce qu'a déclaré récemment M. Limani Mustapha, wali de Bouira. «Cette entreprise a dépassé les activités pour lesquelles elle a été autorisée. Ils doivent lever l'ensemble des réserves pour pouvoir reprendre du service», a-t-il dit. Pour ce qui est du dépassement, l'entreprise en question avait procédé à l'installation d'une fonderie à l'intérieur de l'usine, pour la transformation de l'aluminium et la fabrication de la matière première. Il s'agit d'une installation non seulement illégale, mais aussi génératrice de pollution. En plus de la fumée qui se dégage de cette fonderie, et qui se répand dans toute la commune, des rejets liquides sont déversés dans l'oued à partir duquel plusieurs agriculteurs de la région irriguent leurs champs. Il faut souligner que plusieurs écrits ont été envoyés aux autorités locales pour dénoncer les dépassements de la Sarl Dauphine d'or industrie. Les riverains et les services de l'APC n'ont de cesse d'alerter, des mois durant, les autorités de la wilaya sur la situation qui prévalait au niveau de cette zone, notamment l'atteinte à l'environnement et les risques que cela pouvait avoir sur la santé des populations. L'administration faisait la sourde oreille. Il a fallu attendre que les citoyens descendent dans la rue pour que les autorités locales réagissent. Début septembre 2018, des dizaines de personnes ont marché du chef-lieu communal jusqu'au siège de l'entreprise, pour dénoncer à la fois la pollution générée et l'immobilisme de l'administration. Quelques jours plus tard, une commission de la wilaya a pu constater plusieurs réserves non levées, et a ordonné la fermeture administrative de l'entreprise, le 23 septembre 2018. La direction de l'entreprise, de son côté, a adressé le 25 novembre de la même année, une correspondance à la direction de l'environnement, dans laquelle elle a demandé de rouvrir l'entreprise, en attendant la levée des réserves dans un délai ne dépassant pas dix jours. Dans l'attente d'une autorisation, les employés de l'entreprise ont protesté à plusieurs reprises, pour réclamer à ce que l'administration accélère la procédure et leur permette de rejoindre leurs postes. Pis encore, l'entreprise n'a pas attendu une décision de l'administration pour la reprise de ses activités. Plusieurs sources affirment que l'usine a repris du service, et que les services de la gendarmerie nationale auraient surpris les employés à l'intérieur de l'usine.