A bord de bus, de camions, de fourgons, de véhicules personnels, ils étaient tous là. Ils sont arrivés de partout par milliers, par monts et par vaux. Ils étaient tous là, ils sont venus de partout. Ils ont venus à bord de fourgons, de bus, de véhicules personnels. Ils ont envahi la ville de Tizi Ouzou qui avait du mal à les contenir en ce vendredi de la confirmation. Ils sont arrivés de partout par milliers, par monts et par vaux. Le mouvement de protestation ne faiblit donc pas dans la capitale du Djurdjura. Bien au contraire. Pour cet acte IX de la protesta, de centaines de milliers de manifestants ont envahi la ville des Genêts au point de ne pas pouvoir les contenir. A bord de bus, de camions, de fourgons, de véhicules personnels, ils étaient tous là. Ils sont arrivés de partout par milliers, par monts et par vaux. Les premiers marcheurs qui étaient à peine quelques milliers devant le portail du campus Hasnaoua de l'université Mouloud Mammeri avant 13h, ont été rejoints par des milliers d'autres qui arrivaient de partout, à telle enseigne qu'en l'espace de quelques quarts d'heure, la foule était plus qu'impressionnante. Dans les derniers carrés, on pouvait distinguer la présence de Said Sadi, de Hend Sadi, de Mouloud Lounaouci. Said Sadi a été, pour ainsi dire, triomphalement accueilli. Comme lors des précédents actes du mouvement de protestation, les marcheurs ont déployé des milliers de banderoles et pancartes. Ils ont aussi fait preuve de génie en actualisant leurs slogans aux développements qu'a connus la scène politique cette dernière semaine. Aussi pouvait-on ressentir l'ombre du printemps noir de 2001. Les slogans les plus scandés par les manifestants étaient surtout «Pouvoir assassin» et «Ulac smah ulac». Sur un camion, il a été dressé d'énormes baffles qui diffusaient à forts décibels la chanson d'Oulahlou «Pouvoir assassin». Au Carrefour du Bâtiment Bleu, des portraits des martyrs du printemps noir étaient collés à d'immenses pancartes posées sous les Trois horloges. A côté, un vieil homme de 96 ans assis sur la bordure, tenait sa pancarte où il avait écrit «Seule une vraie République peut garantir tout le reste». Sur le Boulevard Lmali, un gigantesque drapeau composé de l'emblème amazigh et de l'emblème national était déployé. Il a fallu au mois deux cents personnes pour le tendre correctement. Plus loin, à proximité du jardin du centre-ville, un camion garé là depuis le milieu de la matinée servait gratuitement des gobelets de thé bien chaud et de l'eau minérale aux marcheurs. Le thé était préparé sur place. Des fourneaux ont été installés sur la benne du camion. Des dizaines de milliers de gobelets ont été distribués. D'autres s'affairent à les ramasser dans des sacs poubelles alors que les «anges des marches», les secouristes du Croissant- Rouge algérien, munis de leurs trousses de secours, étaient partout. C'est dire que tout le monde apportait sa touche pour réussir cette nouvelle démonstration de force contre le système dont le départ est plus que jamais réclamé. En plus des slogans habituels «Système dégage», et bien d'autres encore comme «FLN dégage», le chef du gouvernement, le chef de l'Etat ont en eu pour leur compte ou encore d'autres à l'endroit de Gaid Salah ! «Ya el Gaid, la patrie est un amour réel, pas une idée». D'autres slogans ont été scandés en soutien aux femmes dénudées au commissariat de Baraki. Comme la dernière fois aussi, les milliers de marcheurs ont déployé le drapeau national et le drapeau amazigh en force. Les femmes étaient présentes en masse à cette nouvelle démonstration de force qui s'est déroulée sans heurts ni incidents. Les manifestants ont commencé à se disperser dans le calme vers 16h. Il est à rappeler que jeudi dernier, ce sont les maires et les élus APC et APW qui ont organsiné une marche à Tizi Ouzou pour réaffirmer une nouvelle fois leur refus d'encadrer l'élection annoncée pour le 4 juillet prochain. Ceci tandis que la capitale du Djurdjura vibrera aujourd'hui au rythme d'une nouvelle marche pour célébrer le double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir 2001.