«Catégorie d'insertion sociale, nous demandons notre intégration depuis 1998 à ce jour, stop à l'esclavage !». Tel est le cri de détresse lancé par les quelques 50 travailleurs de catégorie Filet social (DAIS) au niveau des services communaux de la localité d'Azazga qui crient leur ras-le-bol du mode de fonction qui leur est imposé, et aussi pour répondre à la note des autorités qui fait état de leur licenciement en juin prochain sans aucune contrepartie. Dès la première heure de lundi, ces travailleurs ont déserté leurs guichets afin d'observer un sit-in devant le siège de l'APC d'Azazga. Oui ! Ces travailleurs ont commencé à se faire recruter depuis l'année 1998 au niveau des services communaux. A Azazga, quelque 73 travailleurs du filet social ont rejoint les rangs de l'administration municipale depuis l'ouverture de cette formule. Aujourd'hui, il en reste 52 qui triment sous ce système archaïque, puisque d'autres de leurs collègues ont rejoint d'autres fonctions, réussi à des concours ou tout simplement abandonné. «Ce mois de juin, nos contrats prennent fin et ils ne seront pas renouvelés», s'écrie Z'hor Selloum, agent de bureau dans cette localité, sous la formule DAIS. «Le 30 juin c'est la fin de nos contrats sans lendemain…Le maire de notre localité est allé voir le wali mais aucune solution à notre problème n'a été proposée par les autorités, c'est vraiment choquant !», ajoutera notre interlocutrice. «Ce sit-in vient pour leur demander de trouver une solution à notre statut. Ce n'est pas de notre faute, c'est la leur. La balle est dans le camp des autorités», nous apprendra-t-elle par ailleurs. Il y a des gens qui ont travaillé plus de 20 ans, et aujourd'hui, on les remercie tout simplement, selon les concernés. «Comment veulent-ils nous remercier alors que nous avons toujours possédé des bulletins de paie de 6 000DA par mois, dont le net est ramené à 5450DA ; nous avons certes bénéficié d'assurance maladie et de la carte Chiffa, pas plus», nous expliquera notre interlocutrice qui ira plus loin pour nous dire : «Nous sommes prêts à quitter mais au moins qu'ils nous donnent une retraite, nous avons toujours travaillé à temps plein, avec un rendement qui est conçu comme le même que tout les travailleurs… Malheureusement, ces gens nous considèrent comme des esclaves» ; alors que ce système est aboli depuis longtemps, «il est vraiment temps qu'on nous titularise !», s'écria encore notre interlocutrice, avant d'expliquer qu'en cas de mutisme de la part des autorités, une action similaire va se tenir dimanche prochain même lieu même heure, avec des renforts engagés de la part de la famille administrative locale afin de crier haut et fort «Halte à la hogra !»