Plusieurs dizaines d'employées du filet social dans les daïras de Bouzeguène et d'Azazga ont organisé, mardi dernier, un sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces employées du filet social accumulent plus d'une dizaine d'années de travail dans les écoles. Installées sous le chapiteau du portail d'entrée de la wilaya, elles ont déployé leurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Catégorie d'insertion sociale, nous demandons notre intégration à compter de 1998 à ce jour. Stop à l'esclavage et à l'humiliation», ou encore «Non à l'exploitation, non à l'esclavage, nous sommes tous des Algériens», «Nous revendiquons le droit à la retraite comme tous les travailleurs», «Non à la discrimination, nous sommes tous égaux», «La retraite, comme le travail, est un droit constitutionnel». Les protestataires signaient des contrats successifs avec des cessations temporaires. «Je commençais le travail à 6h30, pour préparer la marmite et le repas aux enfants et terminer la journée avec le balayage des classes. On avait, au début, un salaire misérable de 1500 DA avant d'être relevés à 3000 DA, puis 5000 DA. On ne savait pas qu'on allait, après 15 ou 20 années d'exploitation, être remerciées de la sorte. Le salaire était misérable. Je n'ai jamais recompté mon argent, ni rouspété. Mieux vaut ça que de faire la manche ! Ce qui nous arrive aujourd'hui, c'est le mépris et l'injustice. Quand on te dit, à la fin du mois ne reviens pas. Que vas-tu faire pour nourrir tes enfants, dont un handicapé ? Je vais aller voler ? Pas d'assurance, pas de retraite !» s'est indignée Zahra, une veuve qui s'exprimait devant sa fille de 18 ans qui l'a accompagnée au sit-in. Toutes les autres femmes sont dans le même état d'esprit. Devant le portail, elles réclament une audience avec le wali en montrant une copie de la demande d'audience portant l'accusé de réception, déposée le 28 mai dernier. Il y a environ trois semaines, elles ont été reçues par le chef de cabinet qui, finalement, n'a rien pu faire.