Le blogueur et militant des droits de l'homme Abdellah Ben Naoum a été libéré hier, après une grève de la faim qui a duré plus de 80 jour à la prison de Sidi Bel Abbès. Le collectif d'avocats du Blogueur avait saisi le procureur près le tribunal de Relizane pour examiner la demande de la mise en liberté provisoire de Ben Naoum du fait de la détérioration de son état de santé. Il a été libéré hier matin, sur décision de la chambre d'accusation du tribunal de Relizane. L'un de ses avocats Abdelghani Badi a confirmé sa libération, en indiquant que «le bâtonnier de Sidi Bel-Abbès a introduit hier (dimanche ndrlr), une demande de liberté provisoire auprès du procureur général qui l'a acceptée». «Cette mesure du parquet permet de sauver la vie à Bennaoum et donne le sentiment qu'il y a encore de la bonne volonté», a-t-il expliqué, souhaitant que l'ensemble des détenus politiques et d'opinion soient libérés. «Il existe encore des centaines de cas comme Bennaoum dans les prisons. Ces pratiques doivent cesser. On ne doit plus mettre en prison une personne pour avoir exprimé une opinion politique», a-t-il affirmé. Abdellah Ben Naoum a écopé d'une peine de trois ans de prison en 2018 au pénitencier de Sidi Bel Abbès, pour une publication Facebook dans lequel il avait critiqué la façon avec laquelle est géré le dossier des victimes du terrorisme. Il a été accusé d' «atteinte au président de la République» et «d'instrumentalisation de faits relatifs à la décennie noire dans le but d'affaiblir l'Etat». Il y a quelques jours, son avocat avait alerté l'opinion nationale sur la dégradation de son état de santé. Son avocat Me Kerma Mohamed, a affirmé que Ben Naoum était «placé en soins intensifs au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sidi Bel Abbès». Selon lui, son état de santé du blogueur est «inquiétant». «Il a perdu beaucoup de poids et se déplace en chaise roulante», a-t-il confié. Par ailleurs, l'un des premiers à avoir dénoncé le 5e mandat, Hadj Ghermoul 37 ans, est toujours en détention provisoire. Le 26 janvier 2019, il avait diffusé une photo sur laquelle on le voit en train d'exhiber, avec le blogueur Kada Rezouane, une pancarte : «Non au cinquième mandat !». Cette photo a été prise au marché de fruits et légumes de Tizi, à 8 km de Mascara. Dans la soirée du 27 janvier 2019, il est arrêté par les policiers. Deux jours plus tard, il est placé sous mandat de dépôt par le tribunal de Mascara. Le tribunal de Mascara condamne, le 07 février 2019, Hadj Ghermoul à six mois d'emprisonnement et à une amende de 300 000 dinars. Certains ont considéré sa mise en détention comme un acte politique. Dans les marches du vendredi son portrait est exhibé par les manifestants. On le considère comme un détenu d'opinion et réclame sa libération.