Constantine, Annaba, Skikda, Alger, Tizi-Ouzou, des milliers d'étudiants, déterminés à faire valoir les revendications de tout le peuple, ont scandé contre l'organisation d'une élection présidentielle par la «bande», mais aussi pour le départ du système politique actuel. La mobilisation des étudiants ne faiblit pas. En toutes occasions, ces jeunes confirment leur détermination à créer une nouvelle Algérie. A travers l'organisation de marches, rassemblements, grève… ils sont décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la fin. Pour cette année, la célébration du 63e anniversaire de la journée nationale de l'étudiant, coïncidant avec le 19 mai, intervient dans un contexte différent. Depuis le 22 février dernier, l'Algérie vibre sous les feux d'un large mouvement populaire, qui exige le départ du système politique actuel. Décidés à se réapproprier leur journée, jusque-là squattée par le pouvoir et ses organisations syndicales, des milliers d'universitaires ont battu le pavé dans plusieurs wilayas du pays. Pour : «un Etat de droit», ces jeunes sont sortis pacifiquement dans la rue. A Constantine, Annaba, Skikda, Alger, Tizi-Ouzou, des milliers d'étudiants, déterminés à faire valoir les revendications de tout le peuple, ont scandé contre l'organisation d'une élection présidentielle par la «bande», mais aussi pour le départ du système politique actuel. Brandissant le drapeau algérien, les universitaires ont réitéré les slogans du mouvement populaire, à l'instar : «Djazair Horra Démocratia, (pour une Algérie libre et démocratique)», «Système dégage», «On a dit irouhou gaâ, Irouhou gaâ, (ils partiront tous)», «Silmiya, Silmiya, (pacifique)». A Alger, les étudiants de toutes les universités n'ont pas failli au rendez-vous. Dès les premières heures de la journée d'hier, une importante concentration d'universitaires s'est fait ressentir à la Grande Poste, (principale place des rassemblements du Hirak). Ils étaient nombreux pour célébrer le 19 mai et réclamer le départ du régime. Après avoir serré les rangs, ces jeunes ont marché côte à côte jusqu'au parlement, pour scander le départ du président de l'APN, Mouad Bouchareb. Malgré l'extraordinaire renfort de policiers des forces antiémeute qui leur ont barré la route, leur détermination était plus forte. Personne ne peut leur résister. Ils sont déterminés à faire valoir leurs droits. A quelques mètres du siège de l'APN, ils étaient tous réunis en train de scander des slogans hostiles contre le pouvoir, ainsi que contre tous ses symboles, avant de se diriger vers le tribunal de Sidi M'Hamed. Après un rassemblement de quelques minutes, ils sont revenus à la rue Didouche et Place Audin pour manifester. Par ailleurs, ces jeunes, qui sont sortis pour faire valoir leurs droits, ont été victimes de la répression des agents de police. Plusieurs accrochages entre policiers et étudiants ont été signalés. A coups de matraques, grenades lacrymogènes… les forces de l'ordre n'ont pas lésiné sur les moyens pour barrer la route à ces jeunes. Dénonçant un comportement indigne, ces universitaires ont estimé que: «user de la force contre des manifestants pacifiques n'est pas tolérable dans un Etat démocratique». «Nous avons marché aujourd'hui pour scander pacifiquement les revendications de tout le peuple algérien. Nous n'avons rien fait pour être réprimés», a souligné une jeune étudiante. Et d'assurer : «rien ni personne ne peut nous arrêter, yetnahaw ga3 (ils partiront tous)». Certes, la répression dont fait preuve les policiers depuis quelques jours a fortement contrarié cette communauté de jeunes, cependant, ils sont décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la fin. Car, pour eux, les revendications des Algériens sont légitimes.