Le parti du Front des forces socialistes (FFS) a réagi, hier, à la nomination du nouveau gouvernement de Bedoui. Dans une déclaration transmise à la rédaction, le premier secrétaire du parti, Hakim Belahcel, a signifié que le FFS rejette la nouvelle composante de l'Exécutif. Le parti du défunt Aït Ahmed estime que l'annonce d'un tel Exécutif s'apparente à un "mépris caractérisé à l'égard du peuple révolté". Le FFS affirme qu'une fois de plus, le "pouvoir s'entête et persévère dans sa course effrénée droit dans le mur". Pour étayer son argumentaire, le FFS relèvera qu'à travers la nomination de ce nouveau gouvernement, le régime cherche à gagner plus de temps pour réorganiser ses rangs et préparer ses prochains coups politiques. De telles pratiques confirment, une fois de plus, malgré la mobilisation impressionnante du peuple depuis le 22 février, que "le pouvoir n'a finalement pas dérogé à ses pratiques d'antan qui consistent à tout faire bouger pour que tout reste en place". Tout en rappelant dans quel contexte est intervenu ce remaniement, soit au lendemain des menaces brandies par le vice-ministre de la Défense de recourir à l'article 102 de la Constitution pour destituer Bouteflika, Hakim Belahcel précisera que "le maintien du général-major Gaïd Salah à son poste au gouvernement résonne à lui seul, comme une cinglante réponse à ceux qui croyaient au miracle au sein du sérail". Le FFS constate que le régime, quand bien même affaibli et paniqué, a décidé d'ignorer les revendications légitimes et pressantes de la quasi-totalité du peuple algérien qui aspire et se bat pour le changement radical de ce système. Sur un autre plan, le FFS dénonce la machine de propagande médiatique mise en branle par le pouvoir en place en vue de créer l'incompréhension et la confusion chez les Algériens et dans l'opinion publique. "L'objectif assigné à ce matraquage confirme encore que le pouvoir s'affaire activement à assassiner la révolte populaire en faisant miroiter le spectre du chaos national", lit-on encore dans la déclaration. Le nouveau premier secrétaire du FFS rappellera que son parti qui a préconisé "une proposition de sortie de crise pour l'avènement de la deuxième république", lance un appel au peuple algérien à "maintenir sa mobilisation intacte afin de faire aboutir ses revendications légitimes". À la faveur de cette nouvelle feuille de route, M. Belahcel invite "les acteurs politiques, sociaux et personnalités crédibles et indépendantes à s'unir comme un seul homme et autour d'une unique option celle qui consiste à amorcer un véritable processus démocratique de transition". H. H.