S'étant de tout temps opposé à l'intrusion du militaire dans le politique, le Front des forces socialistes (FFS) a rejeté la proposition du chef d'état-major, Gaïd Salah, d'appliquer l'article 102 de la Constitution pour mettre fin au règne de Bouteflika, et exige un changement radical comme réclamé par le peuple. "Aujourd'hui, le chef d'état-major, Gaïd Salah, nous annonce l'impératif d'appliquer l'article 102 de la Constitution mettant ainsi fin au mandat du chef de l'Etat à cause de son incapacité à exercer ses fonctions. Le FFS affirme que l'histoire saura se souvenir des positions des uns et des autres, notamment de ceux qui ont passé leur temps à vouloir berner le peuple algérien sur l'état de santé de Bouteflika", a déclaré le nouveau premier secrétaire du FFS, Hakim Belahcel, lors d'un point de presse animé, jeudi 28 mars, au siège national de son parti à Alger. Et d'ajouter : "Au FFS, comme nous l'avons toujours revendiqué, nous demandons à l'institution militaire de se plier à la volonté de l'écrasante majorité du peuple algérien qui revendique le changement radical du système. Nous demandons à l'institution militaire, qui vient de démontrer par cet acte-là son implication effective dans la vie politique nationale, d'exercer uniquement ses missions de défense de l'intégrité territoriale et de la sécurité des Algériennes et des Algériens." Pour le Dr Belahcel, l'application du principe de "la primauté du politique sur le militaire" contenu dans la plateforme de la Soummam est "un impératif non négociable". Quel rôle doit jouer la grande muette dans la crise politique que connaît actuellement le pays ? "L'armée devra, en revanche, être garante du bon déroulement de la transition démocratique et ne pourra en aucun cas influencer ses tenants et aboutissants", estime le premier secrétaire du FFS, en assurant que son parti s'interdit de "s'engager dans un quelconque stratagème qui permette à ce régime agonisant de se régénérer et rejette toute option qui faciliterait des alternances claniques dans le système et au profit du système". Se disant "engagé fortement dans cette dynamique citoyenne et à œuvrer énergiquement à la maintenir à l'abri de tout détournement et essoufflement", le premier secrétaire du FFS a appelé la population algérienne à "poursuivre la mobilisation pacifique jusqu'à la concrétisation de son droit à l'autodétermination et la construction d'une Algérie libre et démocratique tel qu'énoncé par la déclaration du 1er Novembre 1954". La solution pour la crise actuelle ? "Pour le FFS, l'élection d'une Assemblée nationale constituante est une exigence historique pour l'avènement de la IIe République", a expliqué le Dr Belahcel, qui a annoncé la tenue, dimanche 31 mars, d'une conférence de presse pour rendre publique une initiative du parti pour une sortie de crise.