Les premiers foyers d'incendie qui inaugurent malheureusement un cycle infernal comme à chaque saison des grandes chaleurs viennent d'être signalés. L'été s'annonce des plus durs. Dès ses premiers jours, le décor est déjà là : départs de feu, coupures d'électricité, pénuries d'eau. C'est que tous les ingrédients pour attiser une colère qui est déjà apparente sont déjà là. La montée spectaculaire du mercure a fait que la situation est devenue intenable. Depuis quelques jours, l'astre diurne darde ses rayons et annonce des jours encore plus difficiles. Ainsi, les premiers foyers d'incendie qui inaugurent malheureusement un cycle infernal comme à chaque saison des grandes chaleurs, viennent d'être signalés. En effet, pas moins d'une quarantaine de départs de feu ont été enregistrés durant ces quatre derniers jours avec un pic durant la journée de samedi dernier. Plusieurs hectares de récolte, de maquis, de chêne vert, de chêne liège, de broussailles, de figuiers, d'oliviers etc. ont déjà été détruits. Ces incendies ont été enregistrés au niveau des localités d'Azeffoun, Azazga, Maâtkas, Bouzeguène. Et les jours à venir s'annoncent malheureusement encore plus durs, sachant que cette année, avec une végétation des plus accrues et des températures record, les risques sont énormes. En effet, chaque année, la wilaya de Tizi Ouzou connaît d'importantes pertes à cause des incendies. Devant la prolifération de ce fléau, le directeur local de l'Environnement, M'barek Aït Aoudia, a lancé son appel auprès des autorités locales et de la population de multiplier les opérations de désherbage des cimetières et des venelles de leurs villages pour éviter d'éventuels catastrophes naturelles provoquées par les départs de feu de forêt. D'après lui, le laisser-aller des citoyens pour nettoyer leurs espaces forestiers est la seule cause qui provoque ces départs de feu qui ravagent le patrimoine forestier de la wilaya. «L'homme continue à négliger le nettoyage des espaces forestier, ce qui favorise que ces feux se propagent, notamment durant cette hausse des températures». Ainsi, le même responsable a plaidé pour le tri des déchets ménagers et leur compostage au lieu de les calciner en pleine nature. Un geste qui devra éviter le risque de départ de feu mais aussi de veiller sur la protection environnementale. Pourtant, les services de la conservation des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou, en concertation avec la direction de la Protection civile, ont mené une caravane de sensibilisation sur les risques et les dégâts occasionnés par les incendies. Elle s'est fixée de nombreux objectifs, principalement la préservation du patrimoine forestier, la biodiversité de la wilaya et la sensibilisation de la population locale sur le comportement à entreprendre avant, pendant et après le sinistre, de manière à s'impliquer d'une manière efficace pour éviter d'éventuelles catastrophes et la prolifération des feux de forêt. Aussi, il a été procédé à la mise en place de moyens de prévention au niveau de l'ensemble des localités de la wilaya. Le volet opérationnel a vu l'installation de postes de vigilance avec le déploiement de 9 camions et des engins CCFL équipés en citernes et motopompes dont l'objectif est d'assurer la première intervention. A tout ce dispositif s'ajoutent 2 camions CCFL installés au niveau du parc national de Djurdjura (PND) pour préserver le versant nord de la wilaya des feux de forêt et qui est appuyé par un camion ravitailleur d'une capacité de 10 000 litres et les 45 points d'eau appartenant à la direction des forêts, en plus de 80 points d'eau appartenant au secteur de l'hydraulique pour le ravitaillement de troupes d'intervention. On rappellera aussi que pas moins de 38 villages sont menacés par les feux à travers différentes localités, notamment dans la commune maritime d'Iflissen qui compte 2 villages menacés, Yakourène avec 11 villages menacés, Zekri 7 villages, Drâa el Mizan 8, Aghribs 2 et Akerrou 3 villages. Ces villages sont classés rouge tant la menace est constante. Les villes côtières face aux délestages A cette situation déjà difficile veinent se greffer les coupures d'électricité, phénomène que les habitants ont dénoncé tout au long de cette semaine. Ce problème nuit beaucoup aux commerçants qui se trouvent confrontés à des pertes colossales en raison de l'avarie qui touche les produits alimentaires, notamment ceux nécessitant le respect de la chaîne de froid. C'est le cas des commerçants de la ville côtière d'Azeffoun qui sont confrontés aux coupures de courant électrique pendant des heures durant des journées entières. Un problème fréquent qui tracasse ces commerçants, les pousse à bout pour ainsi dire. Ces derniers appellent les responsables de la direction de distribution de l'Electricité et du Gaz (DD) de Tizi-Ouzou à tout faire pour remédier à cette situation et ce, par la mise en place de postes électriques de haute tension. «Nous avons perdu les produits laitiers et des quantités de glaces toutes sortes confondues. Il va sans dire que ceci se répercute négativement sur notre chiffre d'affaires. C'est aberrant, mais c'est la réalité», dira un commerçant installé au centre-ville d'Azeffoun. Aussi, ces derniers ont-ils tiré la sonnette d'alarme devant les perturbations en AEP dans cette ville côtière qui entend accueillir des centaines de milliers d'estivants. Cette situation est quasiment aux antipodes des promesses faites par les autorités qui se sont engagées à mettre fin au problème d'AEP dans cette ville pour permettre aux vacanciers de passer des séjours en bord de la mer en toute tranquillité. D'ailleurs, la pénurie en AEP est l'une des causes principales qui incitent les estivants à boycotter cette destination touristique en Kabylie. L'insalubrité est partout L'insalubrité n'est pas en reste. Elle est partout. Et c'est toute la Kabylie qui en pâtit. On assiste à des appels pour sauvegarder l'environnement et le cadre de vie. Certaines localités en souffrent particulièrement. A Ouadhias, une localité située à une quarantaine de kilomètres au sud de la wilaya, les autorités locales ont appelé les concitoyens à veiller sur le respect des horaires de collecte des déchets initiée par les services de la voirie de l'APC. Ils regrettent le fait que les habitants déposent leurs ordures après le passage des services de collecte des ordures fixée entre 6 et 8 heures du matin. «Vu la chaleur suffocante qui s'est installée ces derniers jours, les services de voirie travaillent tout au long de la semaine, hormis le dimanche, puisque le CET de Boghni est fermé. Nous avons informé que le dépôt des ordures se fera entre 21h et 23 heures pour que les services de voirie puissent les récupérer le lendemain. Mais malheureusement, nous avons constaté que notre population néglige cette note et les ordures sont déposées après 8h du matin. Ceci provoque une anarchie totale puisque ces ordures dégagent des odeurs à couper le souffle», dénonce le P/APC de Ouadhias, Youcef Akir. Ce dernier a appelé ses concitoyens à se conformer à la note municipale et faire sortir leurs ordures entre 21heures et 23 heures. En cas échéant, ils peuvent les déposer à l'aube avant 8 heures pour éviter les maladies provoquées par ces odeurs et veiller sur la protection de l'environnement, que ce soit les citadins ou bien les villageois, a-t-il dit.