La situation en Centrafrique représente un risque pour l'ensemble de l'Afrique centrale qui justifie une intervention de la France sous l'égide des Nations Unies, a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Interrogé sur le fait de savoir si la situation en Centrafrique était "prégénocidaire", le chef de la diplomatie française a dit qu'il y avait dans ce pays une exacerbation des oppositions religieuses. "Il y a un risque d'implosion dans tous les domaines qui est absolument massif", a dit Laurent Fabius sur France Culture. "Jusqu'à présent, cela ne concernait, et c'était déjà trop, que les Centrafricains, et aujourd'hui si le vide et l'implosion s'installent cela va concerner tous les pays de la région c'est à dire le Tchad, les Soudans, le Congo, le Cameroun", a-t-il ajouté. Laurent Fabius a confirmé que la France renforcerait sa présence dans ce pays après le vote d'une résolution aux Nations Unies, attendue "normalement" la semaine prochaine. "Dès lors que nous aurons cette autorisation par la communauté internationale (.. ) nous procéderons à un renforcement de notre présence. Nous annoncerons les modalités le moment venu", a-t-il déclaré. Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a déclaré lundi que la France allait tripler son contingent militaire en République centrafricaine pour le porter à 1.200 hommes. Interrogé sur l'envoi supplémentaire de 800 soldats dans ce pays, contre 400 actuellement, Laurent Fabius a dit que ce chiffre "faisait sens". Il a cependant ajouté que l'intervention de la France porterait sur quatre domaines : la sécurité, l'humanitaire, la transition politique et le développement économique. La République centrafricaine a sombré dans la violence et le chaos depuis que les rebelles de la Séléka (Coalition) ont évincé le président François Bozizé en mars. Face à cette situation, la France a annoncé son intention "d'augmenter sensiblement" son contingent. Selon le département d'Etat américain, la violence a fait près de 400.000 déplacés dans le pays et 68.000 réfugiés dans les pays voisins depuis que le chef de la Séléka et président par intérim, Michel Djotodia, a perdu le contrôle de sa coalition de chefs de guerre.