Les pharmaciens d'officines prévoient une grève dans les deux mois à venir si le problème concernant la marge bénéficiaire de leurs produits n'est pas pris en considération par le ministère de la Santé.Cette revendication traîne depuis une dizaine d'années. La situation demeure au statu quo.«La situation n'a pas connu de changement depuis 1998», souligne Abed Fayçal, président du Syndicat algérien des pharmaciens d'officines (Snapo). Contrairement aux autres produits, les produits pharmaceutiques n'ont pas connu une hausse. Résultat : les pharmaciens ont de maigres bénéfices. «La marge bénéficiaire suffit à peine pour les charges et les impôts», témoigne une pharmacienne à Dély Ibrahim. «A ce train, les pharmaciens en Algérie baisseront rideau», ajoute-t-elle.Le projet de décret sur les marges bénéficiaires adopté en conseil de gouvernement le 27 mai 2008 est toujours en instance, selon le président de Snapo. «Aucune mesure fiscale n'a été prévue dans ce projet de décret pour aider les pharmaciens à faire face à toutes les difficultés financières», souligne-t-il.Ainsi, les pharmaciens visent 20% de marge et une revalorisation de l'acte pharmaceutique à travers l'augmentation du service honoraire pharmacien (SHP), estimé à 0,50 centimes. Ce qui est ridicule, selon les syndicalistes, vu les prix en hausse des médicaments. Encore faudrait-il trouver une formule qui contentera et le pharmacien et le consommateur de manière à ce qu'il n'y ait pas d'impact sur les prix du médicament. Contrairement à la grève des pharmaciens en Algérie menée en 2006, celle de cette année sera généralisée à tout le territoire national. Les pharmaciens ignorent les conditions dans lesquelles se dérouleront les protestations. Une chose est sûre : les dispositions seront prises de façon à ne pas mettre la santé du citoyen algérien en péril.