Alors qu'il était candidat à la présidentielle française, l'actuel chef d'Etat François Hollande s'était fait opérer sans médiatiser l'intervention chirurgicale. Ses médecins avaient gardé le secret médical. Aujourd'hui, après la révélation par la presse de cette intervention pour un problème de prostate, la classe politique française a réagi sagement en respectant le droit du malade, qu'il soit président ou simple citoyen. François Hollande a d'abord subi des examens ambulatoires, ce qui lui a permis à l'époque de poursuivre ses déplacements. Puis il a été hospitalisé une semaine. Mais il n'y en a aucune trace dans son agenda, a-t-on indiqué. L'Elysée a confirmé cette intervention chirurgicale. Interrogé sur RFI, le député UMP Bernard Debré, éminent spécialiste en urologie, a confirmé avoir été au courant, mais a affirmé que François Hollande n'avait pas caché cet événement, minime selon lui. «Je suis astreint au secret médical, ça s'est passé à l'hôpital Cochin, dans un service qui devait être le service d'urologie, dont j'étais le chef de service», a-t-il répondu. «Je ne vois pas qui a pu faire fuiter... Je crois que François Hollande ne s'en est pas caché parce que certains journalistes l'ont vu.» Il faut signaler justement que même les journalistes français qui ont vu le futur président malade, par respect, n'ont pas jugé utile de médiatiser l'information. Interrogé par Europe 1, le président du MoDem, François Bayrou, a indiqué : «Il doit y avoir dans ces affaires une règle très simple : ou bien il n'y a aucune conséquence sur la santé, et à ce moment-là, le droit à la vie privée doit être respecté, ou bien ça peut avoir une conséquence - apparemment ce n'est pas le cas mais on ne sait pas - auquel cas il est du devoir du président de la République de la faire savoir et de prendre les conséquences qui s'imposent.» «J'ai le souvenir que le général de Gaulle avait lui-même rendu publique, François Mitterrand non.» De son côté, Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris et médecin, a souligné que «refuser à quiconque, fût-il président de la République, le droit au secret médical au nom d'un voyeurisme sans objet, conduit inéluctablement à la disparition d'un droit fondamental pour chacun d'entre nous. L'engagement de François Hollande est de faire connaître son état de santé, jugé par des médecins et non pas des épisodes de soins et de leurs détails. Cette polémique est donc injustifiée et menace, une fois encore, un droit fondamental au prétexte d'une vision dogmatique et erronée de la transparence». Enfin, journalistes et politiques, ont tenu au respect de leur président et à sa maladie. Une bonne leçon.