Les premiers résultats des enquêtes et autres investigations menées juste après l'attaque d'hier par un groupe d'assaillants, une dizaine fortement armés, près du stade Kadhafi de Lahore, chef-lieu de la province du Pendjab, d'un bus transportant l'équipe sri-lankaise de cricket ayant fait huit tués dont le conducteur et six policiers, n'ont pas tardé à tomber. La police a annoncé l'arrestation de plusieurs suspects, une vingtaine, sans préciser s'il y avait des tireurs présumés parmi eux. «Ils étaient déterminés, (...) c'était une opération minutieusement préparée», a déclaré le chef de la police de la province du Pendjab, Khuwaja Khalid Farooq. Les enquêteurs ont montré à la presse de nombreuses armes trouvées sur les lieux ou dans d'autres sites, dont dix fusils AK-47, deux lance-roquettes, 32 grenades et du plastic. Le caractère audacieux de l'opération a vite été rapproché de l'assaut mené en novembre à Bombay, la capitale économique de l'Inde, incitant les milieux nationalistes à désigner le pays voisin et rival comme instigateur d'une attaque de représailles. Le gouverneur du Pendjab, dont Lahore est le chef-lieu, a affirmé dans un premier temps que l'attaque portait la marque des terroristes qui ont frappé Bombay, mais il s'est montré plus prudent par la suite. «Nous n'accusons personne, nous ne tenons personne pour responsable comme l'Inde l'a fait», a déclaré Salman Taseer. «Dans les prochaines 48 heures, les choses seront claires. Nous serons en mesure de dire qui est derrière tout cela.» Contexte trouble au Pendjab L'attaque survient dans un contexte trouble au Pendjab, alors que des élections sénatoriales ont été organisées hier dans le pays. Le président Asif Ali Zardari, confronté à de multiples crises moins d'un an après son arrivée au pouvoir, a destitué le gouvernement provincial du Pendjab dirigé par son rival Nawaz Sharif, ancien Premier ministre. Décision faisant suite à l'annulation, le 25 février, par la Cour suprême de l'élection de Shahbaz Sharif, ministre principal de la province depuis l'an dernier, et le maintien de l'inéligibilité de son aîné Nawaz. Ce dernier accuse Zardari d'avoir influencé le jugement de la Cour et son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (Nawaz), a entamé des manifestations dans plusieurs villes de la province. Le parti compte se joindre le 12 mars à une grande manifestation des avocats en faveur de l'indépendance de la justice.