Dans le cadre du nouveau «programme national» portant organisation et gestion des autos-écoles, proposé par le ministère des Transports, plusieurs rencontres sont prévues prochainement entre les représentants du département de Amar Tou et la Fédération nationale des auto-écoles (FNAE), affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). L'objectif est de sortir avec une plateforme solide et cohérente en vue de l'application de ce programme dans les meilleures conditions. La FNAE avait attiré l'attention sur l'incapacité des auto-écoles à traduire sur le terrain les nouvelles dispositions et exprimé son refus d'appliquer ces textes, estimant que ces mesures sont irréalisables au regard des nombreuses contradictions avec le code de la route actuel et l'absence de moyens adéquats. Plus de 4000 personnes, selon les affirmations du ministre des Transports, ont péri dans des accidents de la route entre janvier et novembre 2008. Le facteur humain est présenté comme étant la première source d'accident, à hauteur de 90% des cas. Dans ce contexte, les auto-écoles font l'objet de nombreuses critiques de la part des responsables. Le contenu de leur programme de formation est décrié. Le volume des horaires destiné aux futurs conducteurs est jugé très insuffisant. Les examinateurs sont également accusés, pour certains, d'user de complaisance lors de l'octroi du permis de conduire. Les services concernés du ministère des Transports planchent depuis un moment sur «un programme national» pour contrôler de près le niveau de formation, en intervenant sur le système de formation lui-même et en mettant en place des modalités plus coercitives pour l'obtention du permis. Les réformes proposées vont s'inscrire dans différents volets, à l'instar de la rallonge du volume d'apprentissage qui passe de 15 à 30 heures pour la pratique, l'introduction de nouveaux programmes autour de la prévention et de la sécurité routière et de la mise en place de règles plus strictes en direction des examinateurs. Les frais d'inscription pour la catégorie B sont doublés pour atteindre les 30 000 DA. Pour ne plus entendre parler des permis «assurés», vu les graves incidences qui en découlent, les pouvoirs publics exigeront dorénavant que l'examinateur ne soit informé de son affectation que le jour de l'examen, soit à la dernière minute. Pour sa part, l'organisation syndicale réclame des circuits conçus spécialement pour l'apprentissage et l'examen, au moment où des espaces publics sont réquisitionnés pour la circonstance. L'augmentation des horaires de formation et l'ajournement d'un mois après chaque examen ne sont pas du goût de la FNAE qui estime que ces mesures vont porter atteinte à la rentabilité des écoles. Ces dernières se retrouveraient à former pendant des mois le même candidat qui échoue plusieurs fois à ses examens. Une des propositions de la fédération pour diminuer l'hécatombe que connaissent les routes algériennes est de réguler l'ouverture des auto-écoles. Ils conditionnent cela par une formation de 5 ans pour les moniteurs.