Une partie de l'aide d'urgence destinée aux civils syriens est arrivée samedi dans la ville assiégée de Homs, en Syrie, malgré des explosions et des tirs qui ont ralenti toute la journée les convois humanitaires. Le Croissant rouge syrien a réussi à faire parvenir une partie de son aide humanitaire, samedi 8 février, dans la ville assiégée de Homs, malgré des tirs dirigés contre ses convois. L'acheminement de cette aide devait être rendu possible grâce à un cessez-le-feu conclu entre le gouvernement et les rebelles. L'accord prévoyait initialement une trêve de trois jours de 6 heures à 18 heures (heure locale). Il a de toute évidence été rompu. «Des tirs ont visé les camions d'aide et l'équipe», a indiqué l'organisation sur son compte Twitter, sans accuser aucune partie - armée ou rebelles. Le convoi était entré dans la vieille ville pour tenter de distribuer l'aide promise aux habitants assiégés par l'armée depuis juin 2012. «Nous avons toutefois pu distribuer 120 colis alimentaires et 190 kits d'hygiène», a précisé le Croissant-Rouge dans un autre tweet. Il s'agit d'une aide d'urgence comprenant nourriture, kits médicaux, matelas, couvertures, ainsi qu'une somme en liquide et un soutien logistique «pour faire face aux besoins immédiats de ceux qui choisissent d'évacuer la zone et de ceux qui sont toujours dedans». Tout au long de la journée, régime et rebelles se sont mutuellement accusés d'avoir violé la trêve instaurée à Homs pour distribuer les aides, puis d'avoir tiré sur les convois humanitaires incluant l'ONU et le Croissant-Rouge. «Les quartiers assiégés et notamment les zones proches de l'endroit où doivent entrer les convois d'aides, à Hamidiyé, ont été visés par des obus de mortier en provenance des quartiers pro-régime» de Homs, a déclaré Yazan, un militant de la vieille ville assiégée. «Les militants accusent les troupes de lancer des obus de mortiers pour retarder l'aide», a affirmé de son côté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'opposition syrienne en exil a également mis en garde dans un communiqué contre un «échec» de l'arrivée de l'aide qui serait «dévastateur pour les civils innocents restés dans les zones assiégées». Evacuation de civils Vendredi, 83 femmes, enfants et personnes âgées ont été évacués de la vieille ville, selon l'ONU. Ces civils ont été «transportés vers des endroits de leur choix, escortés par l'ONU et le Croissant rouge syrien», a précisé le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq. Les évacuations doivent se poursuivre dans les prochains jours, selon le gouverneur de Homs, Talal Barazi, qui précise que les femmes, les enfants de moins de 15 ans et les hommes de plus de 55 ans étaient autorisés à partir. L'évacuation de Homs et la distribution de nourriture et de matériel médical font partie de l'accord conclu entre l'ONU, le gouvernement syrien et les rebelles après des mois de négociations.