L'accusé qui comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Chéraga aurait dû regarder de plus près lorsqu'il a effectué l'achat d'un téléphone portable d'occasion. Ne connaissant pas la provenance de l'appareil, volé en l'occurrence, il risque six mois de prison ferme. Cité au box des accusés, il était aux côtés de deux autres prévenus, qui devaient respectivement répondre des chefs d'accusation de vol et de revente d'objet volé. Quant à l'acheteur, il lui était reproché d'avoir dissimulé un objet volé. Plaidant l'ignorance, ce dernier affirma qu'il avait acquis le téléphone en question de la façon la plus «réglo» qui soit. «J'ai payé la somme de 9500 DA en contrepartie. Vous pensez bien que si je m'étais douté un instant de son origine, jamais je ne l'aurai acheté», se défendit-il. Cette affirmation était toutefois difficile à prouver, une facture n'ayant pas été établie par le revendeur. «Ce qui n'est pas illicite, puisque c'est un téléphone d'occasion», assura l'avocat de la défense durant sa plaidoirie, qui ajouta que rien ne prouvait que son client sache effectivement que le portable avait été acquis de manière illégale. «De même, comment peut-on l'accuser de l'avoir caché, puisqu'il l'utilisait, que sa puce y était insérée, et qu'il le portait à la ceinture !», conclut-il, quémandant la clémence des magistrats et la disculpation de son client. Le procureur de la République requit quant à lui une peine de six mois de prison ferme et d'une amende de 20.000 DA à l'encontre du présumé «receleur», ainsi qu'une peine d'une année de prison ferme et le même montant de dédommagement à l'encontre du voleur et revendeur.