Entre autres concepts et expressions auxquels le commun des Algériens s'est familiarisé ces derniers temps, le dopage. Un fléau de plus des temps modernes venu polluer le sport, principalement celui du haut niveau, censé mettre des individus ou des collectifs en compétition saine et loyale. Chez nous, il a une existence «parallèle», autrement dit cachée, tant il a toujours existé sans être inquiété outre mesure. Anecdote : un ex-champion d'athlétisme a reconnu devant son proche entourage s'être de tout temps dopé. Objectif : réaliser à chaque fois les minima dont est tributaire toute participation à une compétition mondiale. Notre champion avance lui-même comme preuve de ses aveux ses performances à l'occasion des joutes auxquelles il était donc «indûment» qualifié et qui étaient, et de très loin, en deçà des siennes domestiques. Mais que signifie l'acte de se doper ? Il s'agit de prendre des substances à même d'accroître artificiellement et temporairement les capacités physiques d'un athlète en vue de réaliser des performances à forte récompense financière. Cependant, et ce que ces sportifs ignorent ou feignent d'ignorer, ces produits sont fortement nuisibles à leur santé. Mais faut-il mentionner qu'il y a des cas de dopage involontaire, puisque bien de nos athlètes se dopent sans s'en rendre compte, en prenant un médicament qui contiendrait une substance dopante figurant sur la liste des produits interdits par les organismes spécialisés dans le contrôle antidopage ou carrément du cannabis qui est également une substance dopante. Le cas des deux footballeurs, dont l'ex-portier international Mezaïr, et de l'athlète Ali Saïdi-Sief, qui a perdu sa médaille d'argent au 5000 m lors des championnats du monde d'Edmonton, sont les plus en vue. De malheureux épisodes dont les concernés ne se relèveront presque plus, surtout pour les deux derniers cités, promis à une carrière des plus brillantes. Fort heureusement, sommes-nous tentés de dire, que le sport ne s'est pas professionnalisé chez nous, comme c'est le cas ailleurs, où, parce que source d'énormes revenus, il est érigé en véritable industrie, coté même en bourse. Car si c'était le cas, cela aurait été une catastrophe du fait que nous ne sommes pas du tout armés pour y faire face. Une lutte évoquée depuis bien des années, mais qui tarde à se concrétiser sur le terrain. La mise sur pied d'un laboratoire de contrôle antidopage en Algérie est source de divergences entre les acteurs du mouvement sportif national. De par ses exigences coûteuses en termes de personnel qualifié, de matériel adéquat, d'aucuns trouvent plus intéressant de continuer à solliciter la structure similaire en Tunisie, mettant l'accent sur l'impérative sensibilisation de nos clubs et de nos athlètes sur leur santé. Aussi, ces mêmes voix n'évoquent-elles pas l'impérative complémentarité avec nos voisins tunisiens en créant, par exemple chez nous, un centre d'exploration physiologique ou une clinique de traumatologie du sport et de s'échanger ainsi les prélèvements et les athlètes. Une démarche dans le sillage de laquelle tout le monde trouverait son compte. La FAF vient de reprendre, depuis la 21e journée du championnat national, ses contrôles antidopages. Ceci à la faveur du retour récent aux affaires de Mohamed Raouraoua et de Mohamed Mecherara. Les deux hommes ne font en fait que reprendre l'initiative, puisque cette dernière était effective dès la saison 2003/2004 avant qu'elle ne soit abandonnée suite à l'avènement de nouveaux dirigeants au niveau de la FAF et de la Ligue nationale de football.