C'est en passe de devenir une habitude. A chaque fois qu'un match est qualifié à hauts risques en Algérie, nos instances du football choisissent la solution de facilité : le huis clos. Le derby tant attendu entre l'USM Alger et le MC Alger n'a pas dérogé à la règle. Comme par hasard, au moment ou profilait à l'horizon le grand classique de la capitale, la commission de discipline de la ligue a décidé dimanche de sanctionner le team de Soustara de deux matches à huis clos pour jets de projectiles de sa galerie au cours de son dernier match face au RC Kouba au stade Benhaddad. Parce que des brebis galeuses ont exprimé leur joie en balançant des fumigènes sur le terrain comme cela se passe dans tous les stades du monde, l'instance du revenant Mecherara a préféré sévir de la manière la plus rigoureuse en privant l'USMA de son public pour ses deux prochaines sorties à domicile et par ricochet des milliers voire des millions de téléspectateurs du fameux derby USMA-MCA qui a de tout temps constitué l'attraction chez nous. Curieusement, la légèreté avec laquelle la commission de discipline a traité cette affaire ressemble à celle du match MCA-NAHD où des jets de projectiles sur le terrain avaient conduit à la même sentence qui a pénalisé l'autre derby à hauts risques MCA-USMH qui s'est joué, rappelons-le, sans public. Dans les deux cas, la décision d'imposer le huis clos à deux grands derbies algérois cache un malaise chez les responsables de notre football qui préfèrent plutôt contourner le problème de la violence faute de pouvoir l'éradiquer. C'est une manière d'avouer leur échec, sinon comment expliquer que depuis son entrée en vigueur durant le premier mandat de Raouraoua il y a sept années, le huis clos n'a jamais pu résoudre le problème de la violence ? La FAF et la LNF devraient plutôt songer à réviser leurs textes en la matière et trouver des solutions censées pour mettre fin à ce fléau. Le huis clos n'a fait que tuer les valeurs et les principes de la compétition même qui reposent en premier lieu sur le spectacle. Pourquoi donc priver le public sportif d'assister à un match en raison d'un acte isolé commis par quelques brebis galeuses ? Les véritables fauteurs de troubles sont connus par tous et on les retrouve à chaque match dans les tribunes sans que personne ne leur refuse l'accès au stade. Les responsables de notre football doivent s'inspirer du modèle anglais où les hooligans sont désormais bannis des stades. Maintenant si on n'est pas capables de canaliser les foules et gérer une compétition, mieux vaut alors arrêter le football chez nous.