Le verdict dans l'affaire de l'intoxication collective survenue dans la nuit du 3 au 4 février, à la cité Nahas Nabil de Constantine, faisant plus de 400 victimes, vient de tomber après quinze jours de délibérations au tribunal de Ziadia. Le fournisseur de la pâtisserie et ses deux sous-traitants pâtissiers clandestins qui ont fourni la pâte des mille-feuilles ont écopé de deux ans de prison ferme chacun alors que le fournisseur de poulet, le chef cuisinier, le chef restaurateur et la chef de service restauration de la cité universitaire ont été acquittés. Les accusés ont répondu des chefs d'inculpation de vente de produits alimentaires avariés, pour les fournisseurs et leurs employés, et d'utilisation de produits avariés pour les fonctionnaires de la résidence. Il est à préciser que le laboratoire du fournisseur qui approvisionnait le restaurant de la cité en gâteaux se trouvait sous le coup d'une fermeture administrative par les services de la qualité ce jour-là, et c'est la raison pour laquelle il a sous-traité avec deux autres fournisseurs clandestins. Pour rappel, dans un premier réquisitoire, le procureur de la République avait requis une peine de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 10 millions de centimes à l'encontre des 7 principaux accusés dans l'affaire de l'intoxication collective de la cité universitaire. Il s'agit des deux pâtissiers ayant préparé clandestinement les gâteaux affectant les résidentes (A. C. et H. T.), le fournisseur de gâteaux (R. L.) et celui de poulet (H. A.) ainsi que le chef du restaurant de la cité (A. R.) placés tous sous mandat de dépôt le 26 février. Quant à la chef du service restauration de la cité (S. A.) et le cuisinier en chef (N. B.), ces derniers avaient comparu en citation directe et le procureur de la République avait requis une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 10 millions de centimes contre eux.Les analyses confiées aux laboratoires de la police scientifique avaient révélé la mauvaise qualité de la crème pâtissière fabriquée dans un laboratoire situé au plateau de Mansourah et la présence de bactéries dans le poulet servi au dîner. Les recherches d'indices étaient toutes aussi évidentes pour le déclenchement d'investigations qui avaient débuté le 4 février. Depuis, les causes de l'intoxication alimentaire étaient recherchées et des hypothèses cibleront, dans un premier temps, la crème pâtissière contenue dans les mille-feuilles consommés au dessert de la veille, alors que d'autres indices mettront en doute la qualité du poulet servi également ce soir là. Des échantillons seront recueillis par les enquêteurs et révéleront plus tard les causes exactes de cette intoxication qui avait touché plus de 400 étudiantes. Les résidentes de la cité U n'étaient pas à leur première intoxication alimentaire mais les quelques victimes présentes hier au tribunal ont été soulagées après le verdict. «Cette fois-ci, les responsables de la restauration vont être plus vigilants à l'avenir car il s'agit de notre santé», ont-elles déclaré.